Les patients sont inquiets : l’affaire Mediator et la suspicion sur la fiabilité et la sécurité du médicament ont jeté le trouble. Le sondage (1) réalisé par l’IFOP pour le « Quotidien » sur l’évolution du comportement des patients et des médecins concernant les prescriptions ne laisse aucun doute : plus des deux tiers des médecins ont le sentiment que leurs patients sont aujourd’hui plus méfiants vis-à-vis des prescriptions ordonnées. Et cette opinion, plus préoccupant sans doute, est exprimée par 73 % des généralistes interrogés. Les médecins comprennent la crainte de leurs patients et cherchent à les rassurer : à 63 %, ils affirment les alerter davantage sur les éventuels effets secondaires des spécialités pharmaceutiques. Une attitude appréciée des patients : seuls 33 % des médecins interrogés lors de ce sondage estiment que leurs malades ont tendance à suivre moins bien le traitement qu’ils leur prescrivent.
Ce sondage doit interpeller le monde politique. Les médecins, placés en première ligne, connaissent bien leurs patients. Les inquiétudes qu’ils rapportent ne doivent pas laisser indifférents les responsables politiques qui veulent réformer la politique sanitaire et installer une nouvelle politique du médicament.
J.D
(1) Étude réalisée par l’Ifop pour le Quotidien du Médecin réalisé auprès d’un échantillon de 501 médecins, représentatif des médecins libéraux. Ont été interrogés 325 médecins généralistes et 176 médecins spécialistes. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, spécialité) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par téléphone sur le lieu de travail des personnes interrogées, du 23 au 29 mars 2011.
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