CONTRAINDRE au secteur I les médecins s’installant en zone excédentaire, plafonner les dépassements en ville comme à l’hôpital, permettre à l’hôpital public d’organiser les soins de proximité dans les déserts médicaux via des recrutements médicaux : de nombreuses propositions de la Fédération hospitalière de France (FHF) présentées en janvier dans sa plateforme politique ont une incidence directe sur la médecine de ville. Ce projet prévoit même à la clé un transfert de financement de la médecine ambulatoire vers l’hôpital.
L’initiative a-t-elle permis de relancer le dialogue ville-hôpital ? Pas vraiment. La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a clamé sa colère : « Au lieu de vouloir absorber la médecine de ville et de loucher sur ses financements, la FHF ferait mieux de l’aider ». La CSMF a égrené ses propres propositions : favoriser la formation des internes en libéral, partager équitablement le financement de la permanence des soins en établissement de santé, mieux coordonner les retours des patients à domicile.
La FHF aura-t-elle trouvé une oreille plus réceptive du côté de MG-France ? S’il juge « légitime » que la FHF fasse la promotion de l’hôpital public, son président, le Dr Claude Leicher remet cependant la fédération hospitalière à sa place : « Ce n’est pas à l’hôpital d’organiser la ville, et inversement ». Les déserts médicaux persistent malgré les incitations en place. Le Dr Leicher ne voit pas par quel miracle les hôpitaux parviendront à recruter en masse dans les zones sous médicalisées. Les collectivités qui salarient des médecins généralistes, telle la mairie de la Ferté-Bernard (Sarthe), le font « à un coût exorbitant », rappelle le syndicaliste.
Le président de MG-France propose que la médecine de ville et la médecine hospitalière se mettent autour d’une table pour débattre des problèmes de fond que n’évoque pas la FHF. « Il faut améliorer les modes d’entrée et de sortie des patients à l’hôpital, expose Claude Leicher. Pour un généraliste, c’est quasiment impossible de programmer l’hospitalisation d’un patient dans un délai raisonnable de deux ou trois jours. Et personne ne prend la peine de nous appeler quand un patient sort pour organiser son retour à domicile ». Autre piste que préconise MG-France : la régulation dans une même salle des appels pour le SAMU et pour les appels sans caractère de gravité. « Mais certains hôpitaux ne veulent pas en entendre parler », déplore le président du syndicat de médecins généralistes.
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