DE NOTRE CORRESPONDANTE
L’ANNÉE DERNIÈRE, les experts de l’ASN avaient tiqué sur le tout petit nombre d’événements indésirables déclarés par les centres de radiothérapie, les services de radiologie interventionnelle et les services de médecine nucléaire de la région Midi-Pyrénées. Ils avaient alors appelé à une plus grande transparence et une meilleure démarche de qualité et de sûreté et annoncé des contrôles accrus en 2009. Appel entendu !
Cette année, pas moins de 149 inspections ont été réalisées par les experts de l’organisme dans le domaine du nucléaire de proximité et, bonne nouvelle, de réels progrès ont été notés. « Concernant la mise en place de la démarche de qualité des traitements en particulier », a indiqué Anne-Cécile Rigail, chef de la division ASN de Bordeaux. En effet, cette année, la moitié des centres de la région (soit 130 services de scannographie, 23 services de radiothérapie, et 175 laboratoires de recherche) ont déclaré des événements indésirables; l’an dernier, ils n’étaient que 30 % à l’avoir fait. « C’est mieux, mais nous devons encore progresser », a indiqué la spécialiste.
Si les choses ont été si longues à se mettre en place, c’est parce que la profession des radiothérapeutes oncologues et l’ASN ont eu du mal à s’entendre sur les modalités des incidents à déclarer. « Mais un protocole a été signé en fin d’année dernière, et les centres n’ont désormais plus aucune raison de ne pas déclarer », a ainsi prévenu Jean-François Valladeau, en charge du pôle de radioprotection.
Pour l’heure, en 2009, ce sont 30 à 40 événements indésirables qui ont été signalés dans la région, « uniquement des événements de niveau 1 et 2, donc sans conséquences médicales significatives pour les patients », a indiqué le spécialiste – l’incident d’irradiation survenu à Rangueil en 2007 était de niveau 4. Les erreurs concernent le plus souvent des anomalies de positionnement du patient, la délivrance d’une dose inappropriée, une erreur de mise en forme du faisceau, et elles entraînent immédiatement la mise en place de mesures correctives et des modifications de procédures dans les centres concernés.
Formation à améliorer.
Autre point de focalisation pour les experts de l’ASN : les services utilisant des techniques de radiologie interventionnelle dans les blocs opératoires. Cette technique s’est développée ces dernières années en particulier en cardiologie, neurologie, rhumatologie ou chirurgie. Si elle contribue à une amélioration importante de la qualité des soins, elle expose les patients et le personnel médical à des doses importantes de rayonnements ionisants. Ces rayonnements, peu pénétrants, sont parfois délivrés à des doses importantes au niveau de la peau au cours d’interventions de longue durée, ils peuvent alors provoquer des pertes de cheveux ou des érythèmes cutanés.
Une trentaine de contrôles ont été effectués dans ces services, et la plupart ont révélé des insuffisances en termes de formation et de qualification des professionnels qui manipulent ces appareils. Pour l’ASN, les pistes de progression passent par une meilleure formation des personnels, le port de protections individuelles et collectives, comme des caches thyroïdes, le port de dosimètres, un contrôle technique régulier des appareils et aussi des compromis entre la « très belle » image et la dose de rayons que cela implique chez les patients.
«En2010,nous continuerons à sensibiliser et à effectuer des contrôles appuyés dans ces secteurs », ont indiqué les experts de l’ASN. L’autorité a même prévu d’établir dès l’année prochaine en concertation avec les professionnels et les agences sanitaires un programme d’actions pour réduire les expositions aux rayonnements ionisants associées aux pratiques de radiologie interventionnelle les plus exposantes.
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