Talange (57)
Dr Cécile Bour*
Au Val-Fourré, il était deux grands-frères qui escortaient pour sa sécurité un docteur. Un beau jour, se sentant menacés, les deux grands-frères appelèrent quatre grands-cousins pour leur prêter main-forte car Danger rôdait. Les quatre grands-cousins escortèrent alors les deux grands-frères qui accompagnaient le docteur.
Mais voilà un beau jour que les quatre grands-cousins, se sentant peu rassurés et avant que la bise ne fut venue, firent appel à huit grands-oncles afin de leur assurer protection. Les huit grands-oncles suivaient les quatre grands-cousins qui escortaient les deux grands-frères accompagnant le docteur. Danger rôdant toujours en Val-Fourré à la recherche d’un petit pot de beurre et de galettes, il fallut s’assurer la protection de seize arrière-grands-oncles par alliance au deuxième degré (de par le grand-père paternel) afin de suivre le cortège. Voilà donc qu’on vit par les grands chemins de Val-Fourré les seize arrière-grands-oncles par alliance au deuxième degré (de par le grand-père paternel) emboîter le pas aux huit grands-oncles protecteurs qui couvraient les quatre grands-cousins escortant les deux grands-frères qui protégeaient le docteur.
Mais voilà, un beau jour advint que la belle infirmière, se réveillant d’un sommeil de cent ans, dût accompagner le docteur en Val-Fourré pour visiter les gens malades. Que faire ? Heureusement deux grandes-soeurs se désignèrent pour chaperonner l’infirmière. On vit donc en ces chemins bucoliques du Val-Fourré les seize arrière-grands-oncles marchant derrière les huit grands-oncles qui épaulaient les quatre grands-cousins qui vaquaient à la suite des deux grands-frères pour accompagner le docteur, le tout flanqué de la belle infirmière réveillée d’un sommeil de cent ans suivie de près par les deux grandes-soeurs protectrices.
Bien sûr, les deux grandes-soeurs un beau jour, et vu que Danger rôdait toujours en Val-Fourré, demandèrent à quatre grandes-cousines de fermer leur marche. Ainsi put-on admirer dans la belle campagne déambuler le magnifique cortège des seize arrière-grands-oncles par alliance au deuxième degré (de par le grand-père paternel) qui suivaient les huit grands-oncles qui marchaient derrière les quatre grands-cousins escortant les deux grands-frères qui protégeaient le docteur avec les quatre grandes-cousines qui se baladaient derrière les deux grandes-soeurs qui protégeaient la belle infirmière réveillée.
Mais un beau jour… Bref, tout cela fit qu’il n’y eut plus jamais en Royaume de Val-Fourré de problème d’emploi jeune, et que, puisqu’il s’agit de prendre les problèmes à l’envers, on peut aussi bien nommer le fou du Roi comme guide du comté.
* Le Dr Bour est radiologue. Son courrier le texte fait écho à l’initiative de deux « grands-frères » du quartier du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, décidés à jouer les protecteurs pour les déplacements des médecins.
Le futur régime de la terreur…
Thouaré-sur-Loire ( 44)
Dr Daniel Geoffroy
D’autorité et sûrement avec l’approbation du gouvernement, l’UNCAM, droite dans ses bottes de la terreur, se donne unilatéralement le droit de faire mourir rapidement le secteur II, sous couvert de l’accusation de 300 médecins (sur les 50 000 que nous sommes) qui auraient trop largement dépassé la notion de tact et mesure !…
Messieurs les représentants des médecins syndiqués, ne nous fourrez pas une fois de plus dans la gueule du loup de la SS… si bien nommée !… Méfiance quand vous aborderez les honoraires du secteur I : l’UNCAM vous lâchera peut-être 1 euro… (ou rien du tout !) afin de mieux vous demander de signer l’arrêt de mort programmé d’abord des médecins du secteur II… puis de tous les médecins !…
À force d’être saignés à petit feu par les caisses et les gouvernements successifs, nous allons tous mourir…
S’il le faut, n’hésitez donc pas à fermer violemment la porte des négociations et exhortez-nous, pendant que nous en avons encore la force, à venir nous installer dans la rue puisque le droit de celle-ci n’est pas prêt de s’éteindre…
Encore une fois, les caisses ne pensent qu’à elles et… qu’à punir les médecins…
Le rasl-le-bol d’un petit médecin de campagne*
Rosières (43)
Dr Patrick Cojan
Chers confrères, chères consœurs. Depuis la création du générique, j’ai nourri (comme beaucoup d’entre nous je pense) l’espoir de quelque économie de santé et malgré un doute tenace dans mon esprit, j’ai tout fait pour adhérer au mouvement général. Les temps avancent et apportent chacun leur lot de satisfaction… et… – « Depuis que la mention « Non Substituable » est sollicitée devant chaque écriture de présentation, je me réjouis de faire ma page d’écriture… Je ne sais pas encore si j’écris suffisamment bien « Non Substituable», mais je promets de faire des progrès pour que cette expression soit mieux lisible [chacun sait que les médecins écrivent très mal, voire presque illisiblement !]. Chaque jour, je m’applique à faire mes pages d’écriture, et je trouve enfin un motif de réjouissance à l’exercice de ma profession… » C’était un extrait de la pièce de Franz Kafka : « Le médecin malgré lui » !
Pour revenir à des considérations plus respectueuses… L’instauration des génériques apparaît maintenant comme un faux reprisage épais d’une laine pourtant bien tricotée !!! La « gestion du générique » alourdit maintenant plus encore le travail (voire le double) de nos amis pharmaciens, les emprisonne encore plus dans un carcan administratif inadmissible, évoquant des odeurs frelatées résiduelles d’une gestion étatique digne du pays d’Iznogoud ou du pays d’Alice aux Merveilles.
Je sais que mes mots vont choquer certains, je m’excuse à l’avance… mais tout de même, je propose la création d’une police de surveillance pour alléger la lourde tache coûteuse de nos amis des caisses déjà en déficit – afin que les lois généricophiles soient bien appliquées – et la création d’une police de surveillance de la police primaire, la création d’une commission interministérielle pour l’appréciation de l’ équilibre entre les deux polices, ainsi que l’installation d’un collège de professionnels avec avis consultatif pour rendre son avis sur l’action de cette commission, et la création d’une brigade consultative pour confronter ces avis avec la réalité quotidienne du patient… auprès duquel j’entends à longueur de journée le même refrain : « Docteur, c’est insupportable, je ne sais plus ce que je prends comme médicament ! » Et je leur réponds, bien naïvement : « Vous savez, c’est comme au restaurant, les meilleurs plats… finalement on ne sait pas ce qu’il y a dedans ! »
Le « générique » est un double plat qui se veut moins cher mais qui génère des coûts supplémentaires, des lourdeurs supplémentaires, et qui fait le lit d’une bombe à retardement. Comme le patient qui rouspète ou qui tousse – et montre ainsi qu’il est en bonne santé… – le générique est la preuve de ce que notre société est dynamique et en bonne santé !!! Pharmaciens et médecins, qu’attendons-nous pour nous déconventionner toutes et tous par solidarité, d’un seul cœur, et d’un seul mouvement ? Ce sera en outre le meilleur moyen d’éponger le déficit de Dame Sécu, que nous aimons toutes et tous et adorons d’une foi profonde et fidèle.
*Pour commenter le déconventionnement temporaire d’un pharmacien peu substitueur en génériques.
NS : assourdissant silence !
Lambersart (59)
Dr Jean-Yves Maes
Messieurs nos « représentants » ordinaux et syndicaux… que faisiez-vous cet été ? En « grandes » vacances, sans doute ! Que ce silence est assourdissant de votre part…
Alors que notre activité de soins ne cesse de croître (vu la démographie médicale), que nous sommes toujours plus assaillis de demandes de protocoles de soins, dossiers MDPH, dossiers d’admissions en EHPAD… et bien voilà que nous sommes obligés de passer un petit peu plus de temps sur la rédaction de nos ordonnances, à ajouter de façon manuscrite « Non substituable » sur chaque ligne de médicament concerné… ! Merci pour cette simplification administrative ! Et je n’ai entendu aucun commentaire, aucune protestation de nos « représentants ».
Messieurs, réveillez-vous, sortez de votre torpeur estivale. Cette mesure touche chaque médecin dans son exercice quotidien et… rien !
Sachez par ailleurs que je ne suis pas opposé de façon systématique aux génériques ni aux économies de santé. Mon objectif : le meilleur soin, au meilleur prix, mais en toute sécurité pour mes patients (...).
Il devrait être interdit de substituer quelconque ordonnance pour un patient âgé de plus de 75-80 ans (à définir !) ; il devrait être interdit de vendre à la collectivité deux médicaments identiques à eux prix différents et, de grâce, supprimez cette mesure estivale imbécile.
Vous faites fuir tous les jours des médecins de l’exercice libéral avec ces mesures stupides. Ah mais non, suis-je bête… c’est le but recherché.
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent