C’EST AVEC « l’énergie du désespoir », comme son président, le Dr Jean-Jacques Duval, aime non sans humour à le dire, que la Fédération Rhône-Alpes des Maisons médicales de garde (Fédéramag, créée en 2005) organise demain ses « Entretiens » à Lyon.
Une vingtaine d’intervenants – des généralistes mais aussi des élus locaux– sont annoncés, ainsi que le maire du 3e arrondissement de Lyon, Thierry Philip, par ailleurs vice-président de la région Rhône-Alpes (mais qui ne souhaite pas être présenté sous cette casquette, élections régionales de mars prochain obligent…). Et même, « pourquoi pas le ministre de l’Espace rural, Michel Mercier ? », s’interroge le Dr Duval, qui, ici, ne plaisante plus. Car Michel Mercier a été maire de Thizy, petite commune du Rhône qui connaît quelques soucis de démographie médicale. Et surtout, le 17 novembre dernier, Jean-Jacques Duval a été reçu par un conseiller du ministre afin d’évoquer « le métier de médecins généraliste » et « un certain nombre de problématiques qui se situent pleinement dans les questions d’aménagement du territoire ».
Veille sanitaire.
Aujourd’hui, l’équilibre financier des Maisons médicales de garde (MMG) reste précaire, étant donné les dépenses qui leur incombent et l’éclatement des financements auxquels elles doivent en permanence recourir. Le Dr Duval, cheville ouvrière de la MMG de Belleville (Rhône), en sait quelque chose puisqu’il aura longuement dû batailler pour impulser la création de cette structure puis pour la garder en vie. D’ailleurs rien n’est jamais définitivement acquis : en octobre, cette maison s’est trouvée une fois de plus dans la tourmente budgétaire, ce qui a conduit le Dr Michel Guillot qui en présidait le Conseil d’Administration, à démissionner. Pourtant, « au travers de cette MMG, nous avons créé un grand tour de garde sur une zone immense ; une organisation qui permet aux professionnels de santé d’avoir une vraie qualité de vie professionnelle », analyse le Dr Duval. Dans le Rhône, des projets similaires sont sur les rails, notamment à Givors. Ils émanent parfois d’une demande des élus mais ne recueillent pas toujours l’adhésion des généralistes.
À quelques mois de la mise en place des agences régionales de santé (ARS), dont l’une des missions sera d’organiser et de financer la permanence des soins, la Fédéramag souhaite donc resserrer les liens dans son réseau, faire en sorte que les porteurs de projets trouvent les bonnes réponses, et se montrer « force de propositions ». Parmi les projets en préparation, la participation des maisons médicales de garde à la veille sanitaire. « Si on nous considère effectivement comme des acteurs de santé publique, souligne Jean-Jacques Duval, nous pourrions adresser nos données, sur la grippe A par exemple, à un organisme de veille et lancer des pré-alertes ou confirmer des alertes. » Ce qui, observe-t-il, nécessitera « encore des moyens ».
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