Avec seulement 22,6 % de participation et un paysage morcelé, les élections URPS ont provoqué « un éclatement syndical qui dessert notre profession », a déploré ce mercredi le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, dressant le bilan du scrutin.
La CSMF, arrivée première en sièges et en nombre de voix, « résiste bien », juge le néphrologue de Cabestany qui déplore « une poussée des corporatismes et du repli identitaire de syndicats plutôt que de privilégier la coordination et l’union ». Et de citer MG France et Avenir Spé-Le BLOC (qui ont chacun gagné les élections dans leur collège). « Les généralistes ne sont pas opposés aux spécialistes, et c’est ce que nous voulons montrer », a souligné le patron de la Confédération.
Des libéraux qui ont mouillé la chemise
En attendant les résultats de l'enquête de représentativité syndicale attendus pour début juin, Jean-Paul Ortiz espère déjà « une reprise des négociations conventionnelles dans la foulée ». Mais si l’enveloppe prévue pour la médecine de ville dans le cadre de l'avenant 9 n’augmente pas (la CNAM avait proposé 549 millions d'euros sur deux ans en décembre), la CSMF ne signera pas, prévient-il déjà. Le président de la Conf' dénonce à cet égard « une sensation d’oubli, voire de mépris de la médecine libérale. Si les négociations n’aboutissent pas d’ici à la fin de l’été, nous saurons en tirer les conclusions politiques ».
Rappelant au passage que les médecins de ville ont « sous-exécuté » leur enveloppe de dépenses 2020 à hauteur de 4,5 milliards d’euros, selon la commission des comptes de la Sécurité sociale, il souhaite que « ces efforts profitent » rapidement. « Nous ne pouvons pas attendre la nouvelle convention fin 2023, alors que nous avons payé un lourd tribut pendant le Covid et mouillé la chemise pour faire de la vaccination une réussite ».
Vers un renouveau syndical ?
Afin de peser davantage sur les négociations avec le gouvernement et l’Assurance maladie, la CSMF tend la main aux autres syndicats dans la perspective de thématiques fédératrices. Elle assure déjà « prendre des contacts pour se rapprocher autour de projets communs et être plus efficaces face aux décideurs ».
Une initiative qui rappelle celle de février 2016, avec des assises de la médecine libérale où tous les syndicats représentatifs s’étaient réunis pour élaborer un socle commun de propositions, dans le contexte de la mobilisation contre le tiers payant généralisé. À l’époque les syndicats avaient porté des idées partagées sur la protection sociale du médecin libéral (maladie, retraites), la formation initiale (avec des incitations à devenir maîtres de stage, des aides pour faire venir les internes en zones sous-denses...) ou encore sur la coordination des soins entre libéraux et hospitaliers.
Le président de la CSMF prend en tout cas l'initiative de cette démarche de rapprochement. « Faut-il à nouveau se réunir, trouver d’autres modalités ? Il y a en tout cas des ponts à construire ».
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