« Alors que j'aurais dû prendre ma retraite, et parce que j’étais passionné de médecine générale et de médecine tropicale, je me suis lancé tout entier dans cette épidémie. » Le Dr Emmanuel Héau a dévissé sa plaque il y a une dizaine de jours. Face au drame du Covid, il a pourtant accepté de jouer quelques semaines les prolongations. « Je ne pouvais pas laisser mes patients ainsi, en plein désert médical », explique ce généraliste de Malakoff dans les Hauts-de-Seine que « Le Quotidien » a déjà eu l’occasion d’évoquer, par exemple pour son combat contre le scepticisme vaccinal.
Face à cette maladie, il témoigne de la solitude du soignant et de la souffrance des patients. Non sans colère ni émotion. Dans le journal de bord qu’il nous a confié, il explique s’être replongé dans les ouvrages d’infectiologie dès le début de la pandémie. Il peste contre la gestion de la crise par les pouvoirs publics. Et il pointe l’absence de soutien des politiques, la solidarité manifestée par les patients, la pénurie de matériel de protection et le système « D » pour s’en procurer malgré tout…
Il raconte aussi comment il a maintenu, jour après jour, le contact avec des malades du Covid que tout isolait. Et il révèle, après d’autres, avoir lui aussi soigné dès le mois de décembre deux adultes jeunes atteints des mêmes symptômes : « C’était la première fois que je voyais, après 30 ans de métier, une grippe si sévère. »
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