MG France a ouvert ce vendredi à Grenoble son congrès national organisé tous les trois ans. Près 500 praticiens sont attendus jusqu'à samedi au rendez-vous du syndicat trentenaire pour « dessiner la médecine générale de demain ».
À cette occasion, de nombreux généralistes ont exprimé leur exaspération, voire leur ras-le-bol devant la dégradation de leurs conditions de travail.
Difficultés d'installation, rémunération dérisoire, protection sociale défaillante, accroissement des soins non programmés, casse-tête de la mise aux normes des cabinets, intrusion des objets connectés… : la liste des problématiques est longue pour redorer le blason de la médecine générale.
« Cela fait 30 ans que MG France mène un combat pour améliorer les conditions de la profession et cela continuera », rappelle son ancien président et cofondateur, le Dr Richard Bouton.
Or, selon de nombreux médecins, les négociations conventionnelles ne sont « pas bien parties ». « J'ai l'impression que la CNAM va répondre positivement à quelques revendications puis on tournera en rond sous prétexte qu'il n'y a pas de budget », lance le Dr Jacques Darley, généraliste à Dijon. La rémunération apparaît comme la priorité numéro un pour remotiver les troupes. « Ce n'est pas les deux euros le plus important, c'est l'équité tarifaire, poursuit le Dr Fabrice Patte, généraliste à Arras. Un écart qui n'est plus tolérable si on compare le temps passé entre les généralistes et certaines spécialités. »
Illustration de la détermination de la base, le mouvement de contestation tarifaire lancé par MG France il y a plus d'un an progresse, assure son président, le Dr Claude Leicher.
Manque de reconnaissance
La difficulté pour certains de trouver un successeur inquiète les généralistes. S'alarmant des prévisions de l'Ordre des médecins (CNOM) d'une baisse de 25 % des effectifs de la profession en France entre 2007 et 2025, un participant a invité les politiques à « bouger les lignes ». Car dans certaines zones en difficulté, certains médecins frôlent le burn-out en accueillant de nouveaux patients en surnombre.
« Je viens de m'installer il y a un mois en plein centre-ville de Grenoble, j'ai déjà 25 patients par jour et il faut dégager du temps en plus pour les visites », raconte le Dr Benjamin Brisson.
Des médecins appellent à une revalorisation significative de certaines tâches chronophages. « J'aimerais être reconnue pour les actes complexes, pour la carrière longue et exigeante dans laquelle je me suis engagée », s'exclame le Dr Agnès Moretti, généraliste à Chinon.
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