Entretien avec le nouveau patron du SML

Dr Roger Rua : « la défense de la médecine libérale avant tout »

Publié le 05/12/2012
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Crédit photo : S TOUBON

LE QUOTIDIEN - Un généraliste revient à la tête du SML. Cela peut-il changer l’orientation du syndicat ?

ROGER RUA - Clairement non. Le président, qu’il soit généraliste ou spécialiste, agit en fonction des choix cruciaux du SML, des intérêts de la profession et non pas de leur propre spécialité d’origine. Je défendrai l’ensemble des médecins libéraux. Il y aura une continuité dans l’action. Le SML est un syndicat polycatégoriel qui ne change pas d’avis comme une girouette.

Vous avez obtenu 56 % des voix contre 44 % à votre concurrent, le Dr Frédéric Prudhomme, gastroentérologue. Le syndicat est-il divisé sur la stratégie ?

Non, c’est plutôt un progrès dans la démocratie interne ! Mon élection traduit-elle un vote légitimiste ? Oui et non. De fait, j’ai développé un projet qui était proche de celui de mon concurrent avec la défense de la médecine libérale en priorité des priorités.

Justement, la médecine libérale s’est divisée sur l’avenant 8 qui encadre les dépassements et revalorise certains tarifs. Quel jugement portez-vous sur les remous médicaux ces dernières semaines ?

J’ai l’habitude de ces turbulences conventionnelles. Il y a toujours eu des réactions épidermiques. Quand un texte majeur est signé, les médecins libéraux ont les poils qui se hérissent. Après, je crois que la pédagogie a été insuffisante autour de cet avenant 8. Il faut en mesurer les avancées et sans doute aussi les dangers. C’est pourquoi j’ai décidé de provoquer rapidement une assemblée générale extraordinaire qui mettra sur la table toute l’actualité conventionnelle. S’il n’est pas question de revenir sur l’avenant 8, n’oublions pas qu’un avenant 9 pourrait aussi être signé... Je souhaite en tout cas un débat calme et serein.

Allez-vous poursuivre les groupes de travail au sein du SML : les femmes, les MEP...

Évidemment. Ce sont des sujets essentiels : la place des femmes médecins, les expertises particulières mais aussi la permanence des soins, les jeunes qu’il faut écouter davantage, le parcours de soins à entrées multiples. J’ai aussi l’intention de lancer un groupe de travail sur la prévention qui est l’avenir de la médecine, beaucoup trop curative.

Quelles relations souhaitez-vous nouer avec votre puissant allié, la CSMF ? D’autres alliances sont-elles possibles ?

Il faut rassembler toutes les énergies quand c’est nécessaire. Avec la CSMF, on doit pouvoir continuer à travailler dans le même sens, mais dans le respect mutuel, j’insiste. Quant à MG France, il soutient le plus souvent des options qu’on ne partage pas.

Les deux secrétaires généraux du SML sont les Drs Jean-Louis Caron et Éric Henry.

 PROPOS RECUEILLIS PAR CYRILLE DUPUIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 9201