Confiée par Nicolas Sarkozy au président de l’Ordre national, Michel Legmann, la mission chargée de refonder l’exercice libéral doit notamment s’attacher à simplifier la vie du praticien. Dans son discours de Perpignan, le 12 janvier, le chef de l’État avait fixé les objectifs : favoriser l’effort de formation, faciliter l’exercice dans des maisons de santé et des centres de soins ambulatoires, encourager la mobilité des médecins, ou encore stimuler la coopération entre généralistes et autres professionnels de santé de premier recours, comme les pharmaciens d’officine ou les infirmières libérales. Mais Nicolas Sarkozy avait surtout fixé un délai extrêmement court à la mission, souhaitant obtenir ses conclusions pour la fin du mois de mars.
Même si la mission Legmann s’est attelée à ce chantier dès réception de la lettre de mission présidentielle,
le calendrier fixé semble intenable. Selon l’économiste de la Santé Claude Le Pen, membre de cette mission qui se réunit tous les mardis au ministère de la Santé, « on n’en est encore qu’aux préliminaires, aux auditions de personnes qualifiées. Actuellement, on écoute davantage qu’on ne formule de propositions ».
Claude Le Pen, qui reconnaît au passage que le climat des débats est « un peu bouleversé par l’affaire Saout » ne croit guère qu’il sera possible à la mission de rendre ses conclusions au 31 mars. « À cette date, nous pourrons remettre quelques premiers éléments, mais rien de définitif », indique-t-il.
Autre difficulté : plusieurs syndicats de médecins libéraux ont annoncé qu’ils n’accordaient plus aucune légitimité à ce groupe de travail. Michel Legmann, dans un entretien accordé au « Quotidien », avait indiqué qu’il avait mis Christian Saout, le président du CISS (Collectif interassociatif pour la santé), en congé de la mission (après ses propos sur l’utilisation qu’auraient fait les médecins de la prime à l’informatisation). Et qu’il souhaitait y voir désigné un autre représentant des patients. Ironie du sort : lors de la dernière réunion de la mission, mardi dernier, Christian Saout était bel et bien présent. Michel Legmann pour sa part, était absent et représenté par Walter Vorhauer, secrétaire général du CNOM, et membre lui aussi de la mission.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique