Ce qu’ils attendent du médecin coordonnateur ?

Publié le 20/11/2012
Article réservé aux abonnés

• Noémie Dufour neuropsychologue dans l’EHPAD Sainte Monique, Paris 14e

« Le médecin coordonnateur, c’est celui qui est d’abord à l’écoute de l’équipe qui lui permet de prendre les bonnes décisions au bon moment. Les aides soignantes sont vraiment les premières au contact des patients. Elles disposent d’informations essentielles. Un bilan sanguin perturbé, un comportement qui inquiète la neuropsychologue sont autant d’alertes que le médecin coordonnateur doit prendre en compte. Il ne s’agit plus de rester dans la position du médecin tout-puissant qui n’entendait pas les informations rapportées par les aides soignantes. Elles ont l’expérience et permettent aux médecins de définir des champs d’investigation pour mieux comprendre la situation d’un patient, pour une meilleure prise en charge de ses difficultés. En unité de vie protégée, où l’on veille sur des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, la relation établie au sein de l’équipe dépend beaucoup de la sensibilité du médecin. Certains délèguent facilement et cette confiance permet de développer une complémentarité ou chacun conserve son domaine de compétence. La complicité qui s’instaure et la cohésion de l’équipe sont très appréciées par les proches qui nous confient leurs parents. »

• Bertrand Chauvin directeur de l’EHPAD Les Magnolias à Soorts-Hossegor dans les Landes

« J’attends avant tout d’un médecin coordonnateur qu’il dispose de solides connaissances en gérontologie et plus spécifiquement en gériatrie et qu’il ait spontanément de l’empathie pour la personne âgée dépendante. Sa rigueur professionnelle, sa discrétion naturelle et son respect des sphères de compétence professionnelles en font un modèle de neutralité, d’objectivité et de probité. Mais d’autres qualités me paraissent essentielles pour bien fonctionner avec les administratifs. Ce manager doit faire preuve d’ouverture d’esprit de calme et de pondération pour développer son réseau professionnel et faire progresser son équipe dans la prise en charge y compris médico-sociale quitte à renforcer lui-même ses compétences sur les questions financières et organisationnelles qui sont aussi au cœur de ce métier en plein développement. »


Source : Le Quotidien du Médecin: 9192