Jean-François Copé s’est prononcé en faveur d’une rapide réforme de la médecine du travail, à l’occasion d’un colloque organisé par le groupe UMP de l’Assemblée nationale. « La médecine du travail ne peut plus continuer comme cela. Il faut que les ministres (de la Santé et du Travail, NDLR) et les administrations se parlent », a notamment déclaré le député-maire de Meaux.
La médecine du travail manque de médecins en raison du manque d’attractivité de la discipline. Les rapports s’empilent depuis des années pour apporter des solutions. Le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) s’apprête à apporter sa propre contribution, à contre-courant de certaines idées récemment avancées par des experts. En particulier, le CNOM ne semble pas favorable à la sollicitation, même encadrée, des généralistes. « Je ne vous cache pas notre inquiétude de voir confier aux médecins généralistes des visites de santé au travail, ou des visites d’aptitude », a déclaré Denis Saint-Paul, chargé de mission auprès du CNOM sur la médecine du travail. Intervenant à l’Assemblée nationale dans le cadre de ce colloque, Denis Saint-Paul a précisé que l’Ordre devrait adopter en session ce jeudi une plateforme de propositions sur la réforme de la médecine du travail.
Au chapitre de la formation initiale, l’institution est favorable à l’ouverture d’un DESC en médecine du travail. De même l’Ordre souhaite-t-il que des praticiens puissent se reconvertir en médecins du travail en cours de carrière, « sous la forme d’un DESC en deux ans tout en étant salarié d’un service de santé en entreprise ». En revanche, point d’ouverture du côté des délégations de tâches aux infirmières : « Pour les actes médicaux, et notamment la responsabilité de l’aptitude au travail, il n’en est pas question », tranche le Dr Denis Saint-Paul, lui-même médecin du travail.
Reste l’épineuse question de l’accès au dossier médical personnel (DMP), refusé aux médecins du travail par le CNOM en 2004, et entériné, depuis, par le législateur. « Les arguments ne tiennent pas la route », juge le Dr Saint-Paul, qui affirme avoir découvert « il y a quinze jours » cette décision du CNOM. La remarque a provoqué des rires dans la salle, aux trois quarts occupée par des médecins du travail. Denis Saint-Paul a affirmé « faire pression sur le Conseil de l’ordre pour qu’il change d’avis ». Avec cette promesse en guise de conclusion : « On ne lâchera pas ».
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