À chacun sa façon d’entrer dans la campagne présidentielle. Avant même que les candidats n’esquissent les premières lignes de leur programme, Claude Leicher s’est adressé directement à François Hollande.
Début septembre, le président de MG France s’est rendu à l’Élysée afin d’exposer son projet de fonds d’intervention en soins primaires. Un complément au forfait structure de la convention qu’il ne manquera pas de soumettre aux candidats officiels.
Éric Henry a, pour sa part, organisé une sorte de grand oral. Lors du congrès annuel du syndicat, le généraliste breton a invité les candidats à la primaire de droite à venir défendre leur programme devant les adhérents du SML. Du côté de la FMF et de la CSMF, on s'invite aussi dans les débats.
A la FMF, déshospitaliser
Profitant, la première de son assemblée générale, la seconde d’un conseil confédéral, les deux organisations ont peaufiné leur programme de santé. À la FMF, point d’homme politique invité le 1er octobre dernier, jour d’AG pour l’organisation de Jean-Paul Hamon. Il faut dire que cette réunion a permis de faire le point sur la position du syndicat signataire de la convention en août. Passer ce moment d’explication « plutôt calme » qui « en a défrisé certains », d’après le généraliste de Clamart, « tout le monde s’est mis en marche ». Référence faite, non pas au mouvement d’Emmanuel Macron mais à la campagne présidentielle.
Côté programme, il ressemble au « plan Marshall » défendu depuis de longs mois par la FMF. L’idée centrale de Jean-Paul Hamon est « que l’hôpital reste dans ses murs ». Et pour cela, il compte « s’attaquer à deux dogmes : le SAMU et la HAD ». À ses yeux, c’est l’unique façon de permettre une nouvelle organisation des soins.
Autre piste prévue dans le « programme FMF simple et financé » : de nouvelles incitations de stage en zones sous-denses, avec notamment le doublement du salaire des internes et la prise en charge de leurs logement et déplacements. Ces bases posées, le programme finalisé sera « présenté aux candidats utiles » en avril, lors du congrès du syndicat, précise Jean-Paul Hamon.
A la CSMF, supprimer le TPG
À la CSMF, Jean-Paul Ortiz (photo) s’appuie, lui, sur le New Deal, rédigé à l’occasion des négociations conventionnelles mais « réactualisé », assure- t-il. La dizaine de propositions qui y figurent sont destinées à « se tourner vers l’avenir, l’innovation, sans remettre en cause une médecine libérale et sociale ».
Une synthèse des positions prises par les candidats destinataires du New Deal, de Mélenchon à Le Pen en passant par Bayrou, sera présentée à l’ensemble des médecins libéraux, en mars, via le journal du syndicat.
Pour le non-signataire de la convention, le New Deal est l’occasion de rappeler son attachement à la convention médicale nationale mais aussi son appel en faveur d’un espace de liberté tarifaire. Récusant les « réseaux de soins mutualistes », Jean-Paul Ortiz souhaite, en revanche, mettre en place un système de contractualisation nationale avec les complémentaires, qui serait ouvert à tous les médecins, sans exception.
Mais en attendant, la priorité reste, pour la CSMF, la suppression, au plus vite, du tiers payant généralisé.
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