À Valenciennes, dans le Nord, les urgences du centre hospitalier sont sous l'eau. La fréquentation a en effet atteint des records l'an passé, rapporte L'Observateur. En cause, une démographie médicale en berne et l'indiscipline des patients, qui se dirigent automatiquement à l'hôpital pour des « petits bobos ». La médecine de ville en pâtit aussi. Contacté par Le Généraliste, le Dr Bertrand Stalnikiewicz, médecin généraliste dans la Maison de santé de Marly, près de Valenciennes, observe une hausse de l'activité mais ne considère pas pour autant la situation inquiétante. « Oui, nous observons une légère hausse des sollicitations mais nous faisons face et nous essayons de répondre à toutes les demandes dans des délais convenables », explique-t-il.
+7 % d'entrées en 2017
Face aux difficultés pour avoir un rendez-vous rapide chez le médecin, les patients se dirigeraient donc directement vers les urgences, même pour de la « bobologie ». La preuve par les chiffres. Par rapport à l'année 2016, les urgences de Valenciennes ont enregistré 7 % d'entrées supplémentaires en 2017. « Ça augmente de 6 à 7 % tous les ans », précise le Dr Isabelle Girard-Butaz, chef du service de neurologie. L'hôpital est passé de 140 entrées par jour en moyenne il y a quatre ans à des journées à 200 patients voire plus aujourd'hui.
La municipalité a ainsi lancé une commission dédiée à la prise en charge des soins non programmés. « Elle aura pour objectif de dresser un bilan de l’offre de soins médicale privée, de voir comment on peut remédier à la carence en termes de médecins, et de trouver des solutions (…). Il s’agira d’avoir une réflexion entre la ville, le centre hospitalier et les médecins libéraux pour permettre une offre de soins étoffée », explique Armand Audegond, président du conseil de surveillance de l’hôpital et adjoint à la ville de Valenciennes.
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