Ce week-end, c’est la rentrée syndicale ! Enfin, le début avec deux rendez-vous traditionnels à pareille époque : l’université d’été de la CSMF et le congrès du SML. La première s’ouvre ce vendredi, à Lille, comme l’an passé, mais peut-être pour la dernière fois avant de renouer avec des habitudes plus sudistes. Elle sera sans nul doute l’événement de cet automne puisque ce sera la première manifestation organisée par Jean-Paul Ortiz son nouveau président et que Marisol Touraine doit y intervenir ce vendredi en fin de matinée. Le message de la ministre est attendu, parce qu’elle pourrait donner le ton sur le futur PLFSS 2015 et qu’elle devrait répondre aux inquiétudes des syndicats sur son projet de loi de santé. Le patron de la Conf compte faire état « d’inquiétudes énormes au niveau des médecins » et des critiques de la CSMF sur un projet de loi qu’elle juge d’inspiration très étatiste, très hospitalocentré et dont a-t-elle dit les jours derniers qu’elle craignait les conséquences sur la liberté d’installation ou le volontariat de la PDS.
Voilà pour la partie la plus politique de cette 20è Université d’été, qu’alimenteront aussi les interventions de Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la Cnamts en pleines négociations avec les syndicats sur le travail d’équipe et d’Étienne Caniard, patron de la Mutualité. La suite du programme devrait être plus studieuse sous formes d’ateliers brain stormings sur l’évolution des métiers de médecins. « Au-delà de la réflexion sur la médecine de parcours ouverte l’an dernier, nous voulons approfondir la réflexion sur l’organisation du corps médical libéral sur les années à venir », explique Jean-Paul Ortiz, qui souligne que « la CSMF a toujours été force de prospective et de propositions. » On évoquera donc des thèmes aussi divers que la division du travail en médecine libérale, les regroupements ou la rémunération des acteurs dans le parcours de soins. « Un programme riche, qui peut déboucher sur des revendications concrètes » commente le chef de file de la Conf’.
Radicalisation attendue au SML et à la FMF
C’est à Marseille, que le SML réunira pendant ce temps ses troupes. Là aussi, Roger Rua promet un ton résolument offensif. Le fil rouge du Congrès sonne comme un mot d’ordre : « investir sur la médecine libérale pour sauver la santé ». Et Roger Rua promet que si aucun signe n’est donné en ce sens cette semaine par le gouvernement, son syndicat pourrait hausser le ton sur l’échelle de la contestation pour protester contre cette loi « dans laquelle, je suis opposé à 55 dispositions sur 55 dispositions ! » « Nous nous opposerons à l’étatisation du système de santé », prévient le leader du SML. Comment ? Il faudra suivre son discours ce vendredi. Car, à l’issue d’une Assemblée générale la veille, le syndicat annonce qu’il pourrait aller plus loin sur son positionnement vis-à-vis de la convention…
Trois semaines plus tard, ce sera aux cadres FMF d’investir à leur tour la Cité Phocéenne. Jean-Paul Hamon annonce une quinzaine d’ateliers, sur des thèmes très divers (défense juridique des médecins harcelés, médicament, crise démographique…). « Ce sera un congrès basé sur la pratique et la vie du médecin, sur la façon de revaloriser la médecine générale », annonce le généraliste de Clamart. La FMF fait de cette Convention une occasion pour réécrire la convention médicale que souhaitent les médecins libéraux. Mais elle pourrait déboucher sur une action plus radicale et revendicatrice, puisqu’une AG est programmée et que Jean-Paul Hamon n’exclut pas de lancer un mot d’ordre de déconventionnement, pour fédérer le mécontentement. Pour l’heure, il explique crânement qu’il n’a pas jugé utile d’inviter la ministre de la Santé à faire le déplacement…
La fin du trimestre sera plus festive et plus commémorative, mais forcément éloignée des revendications de la profession. À MG France, on compte fêter dignement les 30 ans du Mouvement d’Action des Généralistes qui entraîna la rupture avec la CSMF, puis la création du premier syndicat polycatégoriel de généralistes. Pour retracer le chemin parcouru, un débat est notamment prévu en fin d’après-midi à Paris entre l’actuel président de MG France, Claude Leicher et Nicole Renaud, présidente du MAG à l’époque. Le même jour, dans la même ville et au même moment, les généralistes CSMF organiseront aussi un colloque pour marquer les 30 ans de l’UNOF, qui regroupe toujours les généralistes restés fidèles à la CSMF…
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