Samedi 13 décembre, le SML élira son prochain président pour, au moins, deux ans. Candidat à sa réélection, Roger Rua ne s’attendait peut-être pas à une telle concurrence au moment de briguer un deuxième mandat consécutif. Face à lui, on retrouve, en effet, Dominique Jeulin Flamme, généraliste et homéopathe dans l’Hérault et Éric Henry, généraliste dans le Morbihan. Tous deux peuvent s’appuyer sur une bonne expérience du monde syndical. Le Dr Dominique Jeulin Flamme a été présidente de l’URPS Languedoc-Roussillon de 2010 à 2013 avant de se charger du secrétariat général. Elle préside également le Syndicat national des médecins homéopathes français depuis 2002. Le docteur Éric Henry est quant à lui secrétaire de l’URPS Bretagne depuis 2011 et secrétaire général du SML.
Le vent de la contestation
Ce scénario d’élections à trois têtes peut surprendre alors même que le président actuel termine un court (2 ans) et premier mandat. Mais il vient confirmer les rumeurs de contestation en interne entendues ça et là ces derniers mois. Pourtant, aucun des deux concurrents du président actuel ne fait état de divergences avec la ligne du syndicat, mais évoque plutôt la nécessité d’une rupture sur la forme : « Je pense qu’on aurait pu fonctionner plus rapidement », estime Éric Henry qui reproche la lenteur de réactivité de la machine SML depuis 2012 : « L’équation politique reste la même, mais on va mettre le turbo », promet-il. Même son de cloche du côté du Dr Jeulin Flamme qui a annoncé sa candidature la première, il y a quinze jours : « C’est plus un changement de gouvernance qu’un changement de politique que je réclame pour le SML, explique-t-elle. Je suis partie d’une analyse de la façon dont le SML était dirigé. Et je crois qu’il a besoin de plus de cohésion et d’une meilleure utilisation des compétences ».
Face à ces arguments, Roger Rua défend son bilan : « Quand je suis arrivé à la tête du SML, le syndicat n’était pas en très bonne forme après la signature de l’avenant n* 8 et il a fallu redresser la barre ». Ces deux ans auront en effet été marqués par l’opposition du SML à cet avenant (que Christian Jeambrun, prédécesseur de Roger Rua avait paraphé) et une nouvelle prise de distance face à la CSMF : « Aujourd’hui, nous ne sommes plus la roue de secours de la CSMF, se prévaut Roger Rua. Pendant deux ans, il y a eu la construction d’un projet. Il a également fallu se réorganiser, sur la transparence ou les procédures de contrôle financier, par exemple ». Le président du SML met également en avant une place médiatique retrouvée pour le syndicat, qui s’oppose actuellement de façon catégorique au projet de loi de santé.
Pas de fracture politique
Roger Rua réclame donc de pouvoir mettre en place ce qu’il a initié, avec le syndicat, depuis son élection. Mais quel que soit le nom du vainqueur samedi, il ne faut sans doute pas s’attendre à un grand bouleversement dans la ligne politique du SML. Dominique Jeulin Flamme met en avant sa volonté de mieux utiliser les talents, régionaux notamment, accumulés ces dernières années par son syndicat. Éric Henry souhaite de son côté, développer la communication avec la base, les adhérents dans les deux sens : « faire remonter leurs idées, leurs revendications » et « se mettre à leur service, leur donner des moyens pour qu’ils se sentent entourés ».
Une question de personnalité ?
Faute de grands débats idéologiques sur la direction du syndicat, l’élection tiendra donc davantage à une question d’hommes... ou de femme. Au grand regret du Dr Rua, d’ailleurs : « C’est normal que les gens s’expriment mais si c’est juste pour changer de tête ce n’est pas forcément une bonne chose ». Au petit jeu des comparaisons, Éric Henry se présente à 53 ans comme le « petit-fils de la maison » et promet un « virage générationnel ». Dominique Jeulin Flamme met en avant son statut de femme : « dans le monde syndical, les femmes sont sous-représentées dans les instances dirigeantes. Jamais une femme n’a présidé une centrale syndicale médicale nationale représentative. C’est une première ». Face à ces deux concurrents, Roger Rua joue sur la continuité et la cohérence « pour un syndicat, au niveau national et pour les interlocuteurs extérieurs, changer de tête tous les deux ans, ce n’est pas judicieux, plaide-t-il, mais s’ils ne veulent plus de ma tête … ».
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