Ça y est, c’est fait ! Le club des cinq a donc abouti vendredi à une plateforme commune. Pour la première fois avant l’ouverture de négociations sur une nouvelle convention, tous les syndicats représentatifs des médecins libéraux -CSMF, MG France, FMF, SML et Le Bloc- se sont en effet mis d’accord sur de nombreuses revendications. Avant le début des discussions la semaine prochaine, Nicolas Revel va donc pouvoir plancher ce week-end sur le document. Histoire d’abord notamment de prendre connaissance d’un préalable que les prédécesseurs du patron de la cnamts aimaient bien agiter avant de négocier : le financement des 2/3 de l’ASV par la sécu qui ne doit à aucun prix être remis en cause, selon les médecins libéraux.
Passée cette condition sine qua non, vos représentants présentent dix axes de revendications. Ils sont généreux concernant le volet tarifaire, puisque « les Assises de la médecine libérale » réclament à la fois une valorisation forte des actes longs ou non programmés, un forfait structure intégrant le volet organisationnel actuel de la ROSP, la remise à niveau de tous les forfaits, la mise en place du forfait médecin traitant enfant, une valorisation des maîtres de stage à travers la ROSP, et, à l’heure du DMP, une rémunération spécifique pour la coordination des soins. Au-delà, les cinq demandent que l’activité de prévention soit rémunérée et la consultation téléphonique aussi.
Mais le point le plus audacieux tient sans doute à l’accès à la liberté tarifaire. La plateforme demande en effet un choix de secteur libre pour tout médecin, « quelque soit sa spécialité, ses titres et sa date d’installation. » Et cette option devrait pouvoir changer annuellement.
Cette dernière demande ne surprend guère de la part la FMF de Jean-Paul Hamon, du SML d’Eric Henry ou du Bloc. Sa systématisation est plus nouvelle de la part de la CSMF de Jean-Paul Ortiz. Et on peut être carrément surpris que cette revendication très libérale ait reçu l’aval du MG France de Claude Leicher.
Ce n’est pas la seule, car le document commun propose aussi l’extension de l’avantage supplémentaire maternité -ASM conceptualisé par MG pour les secteur 1- à toutes les femmes médecins, quelque soit leur secteur d’exercice.
Moins surprenant peut-être : au chapitre « territoires », tous s’accordent aussi sur la nécessaire mise en place de « communautés professionnelles de santé ». Et tous préconisent une évaluation des mesures d’incitations en zones blanches, pour ensuite les rapatrier dans le volet organisationnel de la ROSP. A propos de rémunération à la performance, « le contenu est à revoir », conviennent les partenaires qui estiment que « les critères doivent être définis par les collèges professionnels sur une base scientifique. »
Au total, les initiés remarqueront quelques points communs, mais aussi quelques différences avec les propositions formulées la veille par la branche généraliste de la CSMF, puisque, curieusement, l’UNOF a préféré présenter ses priorités en solo. Les cinq syndicats ne sont en effet pas parvenus à s'entendre sur un tarif de base pour la consultation, MG France demandant 25 euros pour les généralistes, la CSMF un minimum de 30 euros pour les spécialistes et les généralistes.
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