C'est une première en France. La Saône-et-Loire a présenté ce mercredi lors de son assemblée départmentale la création de son Centre départemental de santé. Un projet porté par le président LR du conseil départemental André Accary depuis plus d'un an. Si le projet avait été présenté en juin dernier, la période estivale a permis à l'élu de rencontrer les acteurs concernés sur le territoire - élus locaux, ARS, organismes de santé, médecins - afin de définir les grandes lignes du dispositif. "Nous avons lancé un appel à projet auprès des communes puis reçu leurs candidatures. Nous avons ensuite travaillé sur une carte pour répartir les différents pôles et antennes avec la Fédération nationale des centres de santé", explique le président André Accary.
Suite à l'appel à manifestation d'intérêt, quatre communes en plus du siège du centre départemental à Mâcon ont été retenues pour la phase 1 du projet avec un déploiement de quatre pôles : la Communauté de communes du Grand Autunois Morvan, Châlon-sur-Saône, Digoin et Montceau-les-Mines. Dans d'autres communes du département, 17 antennes, des cabinets de 2 ou 3 généralistes, dépendront de ces quatre pôles. Les locaux devraient être mis à disposition par les municipalités ou les MSP déjà sur le territoire qui ont répondu favorablement.
À terme, déployer la télémédecine
Le département entre désormais dans la phase de recrutement et planche sur une trentaine de médecins généralistes salariés pour faire fonctionner ce centre multisite dès son ouverture, prévue en janvier 2018. "Nous avons déjà reçu une dizaine d'appels de médecins intéressés, ajoute André Accary. Ce sont des jeunes qui sortent de l'internat mais aussi des médecins en deuxième partie de carrière intéressés par le salariat". Si le département réussit le pari du recrutement, l'ambition du président Accary va encore plus loin. "La fibre optique est en train d'être déployée dans tout le département et nous souhaitons à terme équiper tous les cabinets du centre de matériel de télémédecine", envisage-t-il.
On se demande évidemment comment ce nouveau maillage de généralistes salariés va être accueilli par les libéraux Saône-et-Loiriens. André Acarry affirme en avoir rencontré une majorité qui ne s'oppose pas à la création du centre : "Ceux qui vivent de vraies tensions au quotidien à cause de la pénurie de médecins ont accueilli le projet chaleureusement. Ils savent que cela va les soulager dans leur activité". L'élu se veut même encore plus rassurant : "Je ne viens pas en concurrence, mais en complément. Si un médecin libéral souhaite s'installer dans une commune où il y a une antenne du centre départemental de santé, j'enlèverai l'antenne", promet-il.
Un investissement de 2 millions d'euros par an
Le président du conseil départemental voit donc ce dispositif comme "une solution intermédiaire" mais son idée semble intéresser hors des frontières de la Saône-et-Loire. "On est observé de très près par les autres présidents de conseils, qui m'ont beaucoup interpellé lors de nos réunions à Paris", confirme-t-il.
Si le Centre départemental de santé de Saône-et-Loire rencontre le succès escompté, André Accary planche sur un investissement de 2 millions d'euros par an, financés par le conseil mais aussi grâce aux subventions de l'ARS. Reste à savoir si le gouvernement s'intéressera à cette nouvelle structure d'exercice de groupe, lui qui a promis d'encourager ce qui se fait à l'échelle des territoires, et de s'en inspirer pour mener sa politique nationale de lutte contre la désertification médicale.
Études de médecine générale
En ville, Neuder veut pousser les murs pour trouver des terrains de stage
« Mon cabinet Grand Est », trait d’union entre générations de médecins pour faciliter l’installation en libéral
Dr Agathe Scemama : « Je ne peux presque plus me passer de l’IA vocale »
Quand l’IA vocale assiste les médecins