« Aujourd’hui, plus d’un document de santé sur deux sont envoyés dans Mon espace santé. En janvier 2025, 33,5 millions de documents ont été envoyés aux patients dans Mon espace santé, soit une augmentation de + 47,5 % depuis janvier 2024 », se félicitent ce jeudi 27 février les services du ministère de la Santé. Pour mémoire, le Ségur du numérique, lancé en 2021, représente un investissement total de deux milliards d'euros d'ici à 2026. Sa vague 1 se concentrait sur la conformité aux services socles destinés à la diffusion systématique de l’information médicale, vers le patient avec l’alimentation de son profil Mon espace santé. Et vers les autres professionnels du parcours de soins, via l’utilisation de la messagerie sécurisée de santé. Avec un bonheur inégal, selon l’avis des médecins libéraux.
Désormais, les scories sont suffisamment corrigées pour lancer pleinement la vague 2 de ce Ségur du numérique. Elle s’adresse spécifiquement, pour les deux prochaines années, à la médecine de ville, dont les professionnels bénéficieront d’une mise à jour, financée par l’État, de leurs outils numériques. Radiologues en tête.
Partenariat avec les pouvoirs publics
Concrètement, ce programme numérique dénommé DRIMbox (pour Data radiologie imagerie médicale et médecine nucléaire) a pour objectif d’étendre le DMP (Dossier médical partagé, intégré à Mon espace santé) aux données d'imagerie médicale et de faciliter le partage des données en toute sécurité entre professionnels de santé. Le ministère envisage de fait « la création d’un réseau national de partage fluide et sécurisé des images médicales, inédit à cette échelle, entre professionnels et avec les patients ».
Cette DRIMbox est le fruit d’un partenariat entre radiologues, médecins nucléaires et les pouvoirs publics. Dont l’un des objectifs est d’éviter les examens redondants et accompagner les programmes de dépistage comme celui du cancer du sein. Plusieurs textes réglementaires ont été publiés au Journal officiel pour acter cette évolution. Ces dispositifs s’adressent à tous les établissements de santé et structures de ville ayant une activité de radiologie ou de médecine nucléaire, qu’ils aient ou non bénéficié de la vague 1 du Ségur.
Pour les cabinets d’imagerie libéraux, le calendrier court jusqu’à 2027. Le ministère a mis en ligne ce 27 février tous les documents explicatifs, le calendrier (ci-dessous) et la procédure à suivre, relativement complexes. Quant aux éditeurs de logiciels, ils doivent se porter candidats à la procédure de référencement et suivre tout un protocole pour attester de la conformité et de la sécurité de leur solution. Ce n’est qu’ensuite, après analyse de leur dossier (et tests d’intrusion effectués), qu’ils peuvent signer une convention et être référencés « Ségur vague 2 ».
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Tous les médecins libéraux concernés
Mais cette deuxième vague a aussi pour ambition de toucher l’ensemble des médecins libéraux. À terme, elle doit permettre à chacun d’entre eux de consulter l’historique médical du patient disponible dans Mon espace santé, directement depuis le logiciel qu’ils utilisent au quotidien. Et d’envoyer vers Mon espace santé les documents de santé les plus courants, en élargissant le périmètre déjà couvert par la vague 1 comme les données clés du carnet de santé de l’enfant ou les notes de vaccination alimentant directement le carnet de vaccination numérique de Mon espace santé. « Garantir aux soignants un accès simple et sécurisé à ces informations pour une meilleure prise en charge des patients : c’est tout l’enjeu de la vague 2 du Ségur numérique lancé aujourd’hui », affirme, par voie de communiqué, le ministre de la Santé Yannick Neuder.
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