Plus le temps passe et plus le SML prend ses distances avec la convention médicale actuelle. Son président n'en est pas à son premier coup d'essai ! Déjà en 2013, peu de temps après son élection à la tête du syndicat, Roger Rua avait commencé à vouloir détricoter la Convention en dénonçant l'avenant n°8, signé par son prédécesseur Christian Jeambrun. Et il avait appelé tous les membres du SML à ne pas signer le contrat d'accès aux soins (CAS) censé réguler les dépassements d'honoraires et améliorer l'accès aux soins. En 2014, et à l'occasion du Congrès annuel du SML qui s'ouvre ce vendredi pour deux jours à Marseille, Roger Rua va plus loin et veut cette fois dénoncer la totalité de la Convention en réaction au connteu. Ce n’est pas une dénonciation solitaire. Mais il appelle désormais tous les syndicats à venir le « rejoindre dans cette action ».
C'est devant les cadres de son syndicat – environ 80- que le président du SML a réaffirmé « haut et fort » qu'il fallait « surtout investir sur la médecine libérale ». Mais le principal sujet de mauvaisse humeur est avant tout le projet de loi de santé de Marisol Touraine qui sera présenté dans les prochaines semaines en Conseil des ministres et discuté au Parlement début 2015. Ce texte n'est d'après lui « rien d'autre qu'un nouveau coup de butoir pour démolir et mettre à mal la médecine libérale » qui signera « l'arrêt de mort de la liberté d'installation des professionnels et la fin de la liberté de choix de nos patients ». Et ç’est ça qui motive son attitude de plus en plus critique vis-à-vis de la convention.
Parmi les sujets qui fâchent, le président du SML est également revenu sur la généralisation du tiers payant d'ici à 2017. Une mesure dans laquelle il voit « la fin du paiement à l'acte pour introduire la capitation ». Pas question non plus pour le SML de laisser le champ libre à l'éducation nationale pour faire de la prévention, comme prévu dans la réforme Touraine. Sur ce sujet, si cher au président Rua, le responsable syndical assure que la ministre de la Santé est restée « sourde » à leur proposition de créer une véritable consultation de prévention.
Face à ce « mépris », le président du SML a également décidé de lancer une pétition nationale pour informer les Français des risques de ce qu'il qualifie d'une « étatisation » du système de santé. Il appelle ainsi tous les médecins à participer à cette campagne et à la relayer dans leur cabinet auprès de leurs patients.
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