Finies les négos, place au débriefing. La 22e université d’été de la CSMF, organisée du 9 au 11 septembre, donnera vendredi le coup d’envoi de la rentrée syndicale. Après l’été animé de bout en bout par les négociations conventionnelles, l’automne devrait être tout aussi riche en débats sur la santé. Car pour Jean-Paul Ortiz, la non-signature de la convention par son syndicat symbolise « la crise de la médecine libérale » et l’impérieuse nécessité qu’il y a à « repenser l’exercice de la médecine » en ville.
C’est en tout cas le sens que le président de la Conf’ entend donner aux différentes réunions et travaux de réflexion qui se dérouleront à Giens où sont attendus près de 150 cadres du syndicat. Nul doute qu'ils seront animés, avec des spécialistes de l'UMESPE qui ont marqué leur hostilité au nouveau dispositif et des généralistes de l'UNOF qui étaient d'un autre avis. « La convention n’est pas novatrice », balaie le rhumatologue, estimant que « l’heure est à se tourner vers l’avenir ». De fait, ces trois jours de veulent aussi délibérément prospectifs, avec pour fil rouge "l'expertise médicale, le dernier rempart du médecin."
Tout comme l’année dernière, le contexte politique dans lequel se déroule cette université n’est pas anodin, les élections présidentielles se concrétisant chaque jour davantage. « Le futur ministre de la santé trouvera le dossier non-réglé de la médecine libérale », estime Jean-Paul Ortiz. Gauche ou droite, celui qui s'apprête à présider sa 3e université d'été se garde bien de tout pronostic. Et en attendant de connaître son nom, le chef de file de la Conf’ compte élaborer « des propositions pour restructurer l’offre de soins », espérant qu’une nouvelle loi de santé soit adoptée, sur le modèle de la loi Fourcade venue « rectifier » le texte de Roselyne Bachelot, en 2011.
De l’avenir du système de santé, il en sera également question du côté d’Avignon où les jeunes de ReAGJIR organisent eux aussi un rassemblement. Même s’ils n’ont pas eu le droit de signer de la convention ça ne les empêchera pas d’en parler. Le syndicat des jeunes généralistes et des remplaçants a déjà fait part de son hostilité vis-à-vis du nouveau cadre conventionnel et le sujet devrait encore faire débat ce vendredi 9 septembre lors des Rencontres Nationales des jeunes généralistes. « Nicolas Revel sera présent et les participants pourront débattre avec lui », explique Jacques-Olivier Dauberton président du syndicat. « La Convention nous a un peu refroidis. Le problème, c’est qu’on se concentre surtout sur le système de rémunération alors qu’il faudrait réfléchir à comment exercer la médecine libérale », souligne-t-il. Malgré la signature, le syndicat veut aussi se projeter dans l’après : « la discussion ne s’arrête pas là, il y a la possibilité de faire des choses ».
L’autre grand thème de ce congrès sera l’interprofessionnalité, cheval de bataille des jeunes. Les différents ateliers donneront ainsi la parole à des représentants des pharmaciens, des podologues et des infirmières à Pierre de Haas, président de la Fédération Françaises des Maisons et Pôles de Santé et à Eric May, président de l'Union Syndicale des Médecins des Centres de Santé. Le rassemblement fera ensuite place pendant le week-end au Conseil d’administration de ReAGJIR qui devrait voir l’élection d’un nouveau président pour les jeunes pousses de la médecine générale.
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