Après un nouveau 49-3 du gouvernement, la semaine dernière, sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024 examiné à l'Assemblée, le texte est entré en discussion ce lundi devant les sénateurs. À cette occasion, le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB) plaide pour l’introduction dans le texte d’une dose de mesures de maîtrise médicalisée des dépenses.
Face à l’augmentation régulière du nombre d’actes de biologie médicale, le syndicat « appelle les pouvoirs publics à mieux encadrer les prescriptions, plutôt que de baisser leurs tarifs ».
« Les pouvoirs publics multiplient les réductions de tarif des actes de biologie médicale, créant une spirale infernale menant à l’asphyxie des laboratoires, fragilisant un acteur clé de notre système de santé, la biologie, qui participe à plus de 70 % des diagnostics médicaux », déplore le Dr Jean-Claude Azoulay, président du SNMB.
Le syndicat entend privilégier les actes dont la prescription est utile et pertinente. Ainsi, dans sa proposition de « toilettage », le SNMB suggère de procéder au « déremboursement de certains examens obsolètes, comme le dosage du magnésium globulaire » mais aussi « de conditionner le remboursement d’examens secondaires si et seulement si un premier dosage s’avère normal » ou encore de ne rembourser certains examens que lorsqu’ils proviennent de « spécialités médicales précises » (à l’image de certains médicaments).
Plaidoyer pro domo
Cela pourrait être le cas des tests de la vitamine D et de la vitesse de sédimentation dont la prise en charge « serait réservée à la prescription de certains praticiens ». Lesquels ? Contacté par Le Quotidien, le syndicat indique avoir en tête les médecins particulièrement impliqués dans la pathologie osseuse, comme les rhumatologues ou les néphrologues. « Mais ce sont des commissions spécifiques d’experts qui trancheront », précise-t-il. Reste que le SNMB a déjà fait ses comptes. Si la prise en charge du dosage de la vitamine D « était réservée à certaines catégories de médecins, l’économie réalisée pourrait atteindre 40 millions d’euros en année pleine », affirme la centrale syndicale qui cite la Cnam en appui de son plaidoyer pro domo. « Chez les patients âgés de 16 à 65 ans, rappelle le SNMB, seuls 9 % des dosages de vitamine D correspondent in fine à une indication recommandée par la Haute Autorité de santé. »
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