Heureux comme… un généraliste CSMF ! Ils sont pourtant une majorité à s'être prononcés pour la signature de la nouvelle convention par leur syndicat. Mais, malgré le niet de la CSMF, on les a trouvés plutôt bien dans leurs baskets à Hyères où ils étaient le week-end dernier à l'occasion de l'université d'été de la CSMF. À l'image de leur chef de file, qui explique : « C'est vrai qu'il n'y a jamais eu autant d'argent sur la table, et les généralistes de secteur 1 ne pouvaient pas y rester insensibles ; mais maintenant, il y a eu un vote démocratique. Donc, c'est acté ».
À la vérité, la sérénité des troupes de Luc Duquesnel s'explique d'abord par l'assurance de toucher quoiqu'il arrive les revalorisations. D'ailleurs, nombreux sont les délégués départementaux à reconnaître que la décision de la FMF leur a retiré une sacrée épine du pied. Et dans ce nouveau contexte, chez les Généralistes-CSMF -ainsi que se dénomme désormais l'UNOF- beaucoup se réjouissent finalement de n'avoir eu à faire aucun cadeau à… Marisol Touraine.
« Une convention tournée vers le passé »
[[asset:image:10961 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":["DR"],"field_asset_image_description":[]}]]Mais le plus étonnant c'est que partisans comme adversaires de la signature se retrouvent presque dans le même état d'esprit. Jean-Baptiste Thibert est dans la deuxième catégorie. Président de l'UNOF 66, ce généraliste de Salses-le-Château ne cache pas son soulagement après la décision de la CSMF de ne pas signer. Il dépeint « une convention tournée vers le passé et qui ne reconnaît absolument pas la complexité de l'exercice actuel. C'est Monoprix-Uniprix, actes simples ou complexes sont rémunérés de la même façon », poursuit-il. Et de considérer le nouveau cadre comme un rendez-vous manqué : « On a besoin de se regrouper, de travailler avec d'autres, quand vous prenez du personnel, à un moment donné il y a une marche à franchir. Or cette convention, c'est du court terme. »
[[asset:image:10966 {"mode":"small","align":"right","field_asset_image_copyright":["DR"],"field_asset_image_description":[]}]]Analyse similaire chez Bertrand Demory dans le Nord. Ce responsable confédéral, qui exerce depuis 1989 à Armentières, près de Lille, a lui aussi voté contre cette « convention pas ambitieuse ». « On attendait beaucoup de la consultation longue, une sorte de CL à l'instar de la VL qui aurait été facile à coter, par exemple deux fois par jour », relève-t-il, déçu.
[[asset:image:10981 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":["DR"],"field_asset_image_description":[]}]]Chez les tenants de la signature, on est presque aussi sévères. Mais, chez ces cadres, deux raisons supérieures auraient justifié de s'engager. « C'était plus un vote de raison que d'affection », souligne Jean-Pierre Brunot, patron de la CSMF du Gard, qui explique ce réflexe chez les généralistes de son département par un solide pragmatisme et la conscience que le train ne repasserait pas deux fois.Ailleurs, on avance aussi une certaine conception du syndicalisme. Par exemple, en Normandie. Pour Nicolas Sainmont, généraliste en MSP à Deauville, la CSMF « est un syndicat conventionniste. Le réflexe, c'était de signer, même si cette convention d'un autre âge n'est pas satisfaisante. Car, on a l'impression qu'on peut être plus actif à l'intérieur que dehors ». Même argumentation à Toulouse où Michel Combier dépeint ainsi l'état d'esprit en Haute-Garonne : « Les médecins avaient envie de revenir dans les structures conventionnelles pour s'occuper des confrères et faire passer un message ; et puis ça semblait la fin du combat pour le C= Cs, même si la nouvelle nomenclature est un peu une usine à gaz ».
Solidarité avec les spécialistes
[[asset:image:10976 {"mode":"small","align":"right","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Dans la dernière ligne droite, la solidarité avec les spécialistes de la CSMF a aussi été déterminante. Plus d'un militant généraliste évoque ce réflexe d'unité si typiquement confédéral qu'il paraît ancré dans l'ADN de la Conf'. Au point pour certains de pratiquer en toute aisance le grand écart. Jean-Pierre Brunot raconte que ses confrères gardois lui ont ainsi demandé de voter non à l'AG de la CSMF, alors qu'ils en tenaient pour le oui la veille lors de celle de l'UNOF… « Quand on a entendu le désarroi des spécialistes, on s'est dit, ça n'est pas la convention qu'il faut », rapporte aussi Bertrand Demory.
Au final, même si Luc Duquesnel concède deux profils distincts parmi ses adhérents - « ceux qui se sentent avant tout UNOF, d'autres avant tout CSMF »- le réflexe légitimiste semble encore fort dans la branche généralistes. Et si Michel Combier a voté pour, il dit « aujourd'hui se retrouver dans la position du président Ortiz ». « Si demain on rentre dans la convention, l'UNOF n'aura pas à s'expliquer pendant des heures », argumente l'ancien président de l'UNOF. Quant à l'actuel, il tire de cette histoire un message politique et prend date : « L'UNOF n'est pas mécontente de faire savoir qu'à 78 % on était pour la signature », glisse-t-il, sibyllin…
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