La PDS hexagonale manque de bras. C’est le conseil de l’Ordre qui le dit. En 2014, le nombre de médecins régulateurs libéraux était de 2763, soit un chiffre quasi similaire à celui de 2013 de 2760. Pour l’Ordre cette stagnation est mauvais signe, car les besoins eux augmentent et que la régulation est « un pivot essentiel du dispositif de permanence des soins et de sa bonne organisation ». Même chose du côté du volontariat où l’on ne constate aucune amélioration, la baisse se stabilise à 1% et le pourcentage de médecins volontaires restent supérieur à 60% dans 63 départements. Une érosion qui continue donc depuis plusieurs années.
Pour expliquer cette baisse constante du volontariat, le CNOM pointe notamment du doigt l’absence de revalorisation des astreintes, les soucis de protection juridique ou financière pour les médecins effecteurs ou encore les difficultés de financement des maisons de gardes. Ces éléments participent au peu d’attractivité de la permanence des soins ajoutés à des raisons d’ordre plus sociétales estimées par l’Ordre comme : « la démographie en baisse, la surcharge de travail, la recherche d’une meilleure qualité de vie ou la baisse de l’intérêt pour l’exercice libéral ». Cet état de fait pousse l’Ordre à s’inquiéter de la pérennité de la PDS et note de « réelles menaces à court ou moyen terme sur la poursuite de cette mission de service public ».
Gardes de nuit profonde en voie d’extinction
Dans le même temps l’arrêt des gardes de nuit profonde continue de gagner du terrain, l’arrêt des gardes à minuit concerne désormais 67% des territoires de garde contre 61% en 2013. Si bien souvent cette évolution correspond à une demande des médecins et va dans le sens d’une pérennisation de la PDS, l’Ordre constate que parfois cette décision a «une signification purement budgétaire ». Le CNOM souligne donc que « des conseils départementaux regrettent que les ARS ne laissent pas aux médecins eux-mêmes, dans leur territoire de permanence des soins, le choix de poursuivre ou non la permanence des soins à minuit ».
Des territoires trop grands ?
Fin 2014 le nombre de territoires de permanence des soins est de 1707 contre 1764 fin 2013. Une baisse du nombre de territoires qui ralentit, après une baisse soutenue de l’ordre de 8 % en 2013 et 16 % en 2012. cette pause dans la resectorisation n’est pas pour déplaire à l’Ordre, car la poursuite du mouvement poserait « le problème de la capacité des médecins et des patients à se déplacer sur de trop grands territoires ».
Autre point noir pour l’Ordre la faible création de points fixes de garde, telles les maisons médicales de gardes. Ils sont au nombre de 414, contre 407 en 2013, un chiffre stable qui ne correspond pas aux annonces du cahier des charges de l’année dernière. L’Ordre y voit l’une des raisons pour lesquelles la resectorisation marque le pas, et s’inquiète également du « manque de visibilité à moyen terme et de forts doutes sur la pérennité de ces structures en raison du mode de gestion par les ARS de leurs besoins de financements » qui « remettent en cause l’implication des médecins qui les promeuvent ou les gèrent ».
Face à ce tableau plutôt noir, l’Ordre brocarde notamment les ARS et système de gouvernance actuel qui a « atteint ses limites », et regrette l’absence de « ligne directrice » apportée par l’Etat et les régions sur ce sujet. Demandeur de plus de concertation sur le sujet, le CNOM souhaite également une campagne d’information et de sensibilisation à destination du grand public.
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