Les radiologues libéraux sont appelés à fermer leur cabinet jeudi pour protester contre des baisses de tarifs récemment décidées par l'Assurance maladie. Celles-ci "pénalisent", selon leur principal syndicat, leurs capacités d’investissement "au détriment des patients". "À peu près 80 %" des 4 800 radiologues libéraux seront grévistes, a affirmé mardi Jean-Philippe Masson, président de la fédération FNMR, précisant que des médecins seraient réquisitionnés à la demande des ARS.
Le mouvement, soutenu par la CSMF, la FMF et le SML, sera suivi d'une grève de la prise téléphonique des rendez-vous en IRM jusqu'au 31 mars. Objectif ? Dénoncer "la décision arbitraire et unilatérale" de l'Assurance maladie de baisser certaines rémunérations pour économiser, selon elle, près de 50 millions d'euros et enrayer l'augmentation continue des dépenses d'imagerie médicale. À la mi-février, les forfaits versés aux exploitants des IRM, scanner et TEP pour prendre en charge les coûts d'amortissement et de fonctionnement ont ainsi été baissés de 2 %.
Début avril, la majoration actuellement réservée aux radiologues sera remplacée par une autre, d'un montant moins important. Annoncées fin janvier, ces baisses "concernent exclusivement les capacités d'investissement des structures de radiologie" et pas les honoraires, explique Jean-Philippe Masson, inquiet d'un frein à l'acquisition d'"équipements plus modernes" permettant "une meilleure prise en charge des patients".
En outre, il faudra réduire la masse salariale et donc le temps passé à manipuler les appareils, prévient-il. Conséquence, les délais d'attente, de "30 jours en moyenne pour un examen IRM", vont encore s'allonger, assure son syndicat. C'est un article de la LFSS 2017 qui a permis à l'Assurance maladie d'imposer ces baisses après l'échec de ses négociations avec la profession. Une disposition controversée que la FNMR voudrait voir retirée du prochain budget de la Sécu.
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