Pour les médecins des centres de santé, c’est non pour la semaine de protestation de la fin de l’année ! "Nous ne ferons pas grève, car nous ne voulons pas entretenir l’illusion que le système doit durer jusqu’à l’agonie", explique Eric May (photo), chef de file de l’Union syndicale des médecins des centres de santé (USMCS). L’USMCS fait en effet un constat très différent des syndicats de libéraux : "le système est bien malade, et pour le dire tout net, il est déjà en phase terminale. Le lamentable échec des négociations conventionnelles libérales, qui menacent de faire sombrer avec elles l’accord national des centres de santé illustre la situation : nous sommes rendus au bout d’un cycle," estime le Dr May.
Dans ce contexte, l’USMCS aimerait que Marisol Touraine aille beaucoup plus loin dans la réforme. A ses yeux, le projet de loi de santé n’est pas mauvais, mais "il est insuffisant !" Et de réclamer que les pouvoirs publics profitent de l’occasion pour donner "l’indispensable élan, pour la création de plusieurs centaines de structures publiques d’exercice de la médecine de premier recours." La revendication fait écho à un récent ouvrage proposant de multiplier les centres de santé salariés dans l’hexagone. Avantages de la formule, selon l’UCMCS : "le travail est organisé en équipe pluriprofessionnelle, les médecins sont salariés, avec tous les avantages liés à ce statut (congés maternité, formation, etc.), le tiers payant intégral est systématique, les fonctions supports (informatique, tiers payant, facturation, gestion des ressources humaines, etc. ) sont déléguées aux personnes qualifiées."
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