Le gouvernement se prépare à opérer d’éventuels délestages électriques au cœur de l’hiver. Au cours de ses coupures de courant temporaires, certains consommateurs ne seront pas délestables, notamment les structures de soins.
Mais l’arrêté du 5 juillet 1990, qui fixe les sites prioritaires ne pouvant pas subir de délestages, se limite pour la santé aux hôpitaux et services prodiguant des soins vitaux.
Ainsi, rien n’est prévu officiellement pour les acteurs de soins de ville, regrette dans un communiqué commun les représentants des maisons et centres de santé (AvecSanté, FNCS, USMCS et FMF).
« Ainsi, les maisons et centres de santé se verraient notifier la veille un délestage sur leur zone géographique, les obligeant en dernière minute à fermer des plages horaires et déprogrammer des consultations », écrivent-ils. Ils s’inquiètent des répercussions sur la permanence des soins, l’accueil des soins non programmés et le suivi des dossiers patients informatisés. Ils demandent donc à ce que leurs structures soient épargnées par les coupures d’électricité.
40 000 euros d'augmentation
Par ailleurs, les maisons et centres de santé subissent aussi la crise énergétique au niveau tarifaire.
« Des structures de soins ont reçu un courrier de leur fournisseur d’électricité leur annonçant une très forte hausse de leur facture en 2023 – pouvant passer dans certains cas de 8 000 euros à 48 000 euros annuels ! », alerte le communiqué.
En septembre, Élisabeth Borne a annoncé le prolongement du bouclier tarifaire en 2023 et son extension aux petites entreprises. Pour celles de moins de 10 salariés et de 2 millions de chiffre d’affaires, la hausse sera limitée à 15 % pour le gaz et l’électricité. Pour les non éligibles, une aide au paiement des factures d’électricité est prévue.
Mais encore une fois, les maisons et centres de santé ne figurent pas dans la liste des très petites entreprises concernées, « malgré leur rôle essentiel dans l’accès aux soins de proximité de la population », regrettent les structures.
« Il est exclu pour ces lieux d’accueil et de soins de fermer ou réduire leurs horaires pour faire des économies ; l’examen des patients demande le maintien d’une température décente », soulignent-elles.
Les maisons et centres demandent donc à bénéficier du bouclier tarifaire ou de l’aide au paiement des factures d’électricité.
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins
Désert médical : une commune de l’Orne passe une annonce sur Leboncoin pour trouver un généraliste
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre