Rendez-vous le 5 juin dès 8 heures à Poitiers : le SML veut s’inviter au prochain congrès du PS, histoire de rappeler bruyamment aux responsables socialistes que la colère des médecins libéraux contre la loi santé n’est pas retombée. Mais pour l’heure, c’est sur le versant juridique que le syndicat de Eric Henry (photo) a choisi de mener la contre-attaque. Et sur un terrain qui n’est pas celui de la loi santé. En ligne de mire, le règlement arbitral du 23 février 2015, applicable aux pôles et maisons de santé pluri-professionnelles et dont le SML juge qu’il "s’oppose aux principes fondamentaux de la profession et crée une inégalité manifeste et intolérable des français devant les soins".
Même s’il se défend de vouloir nuire aux MSP, le syndicat trouve anormal que seules ces structures pluriprofessionnelles bénéficient de la rémunération pour le travail d’équipe, alors même que la négociation incluant tous les libéraux a échoué à l’automne dernier. Fort de ce constat, le SML intente un recours judiciaire devant le Conseil d’Etat. "Si les 500 maisons de santé existantes nécessitent un outil de rémunération, elles ne doivent pas servir de modèle unique pour préjudicier les autres modes d’exercice et légitimer une rupture de traitement entre professionnels de santé", martèle le SML qui rapelle "que ces maisons de santé ne concernent que 5% des professionnels de santé." Le président du SML entonne à ce propos un ton quasi-apocalyptique : "Appliquer un tel règlement engendrera une asphyxie lente et mortelle des professionnels de santé ne souhaitant pas rejoindre les établissements de santé sponsorisés par les fonds publics. Le maillage territorial des professionnels de santé s’en verra affecté et les déserts médicaux encouragés. Les Français seront une fois de plus les grands perdants d’une telle règlementation. Ils perdront non seulement leurs médecins de famille mais se verront ainsi contraints de subir des filières de soins ».
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