Les généralistes sont à toujours les premières victimes des actes de violence. Selon les statistiques de l'Ordre, ils représentent en 2016, 65 % des déclarations (alors que 55 % des praticiens en France sont généralistes), contre 35 % chez les spécialistes. Des proportions stables par rapport à 2015. Sur les 968 déclarations enregistrées l'an passé - un record- près de 650 sont ainsi le fait de médecins de famille. Une année noire marquée par plusieurs affaires dans des cabinets : à Châtellerault notamment, incident suivi début 2017 par le drame de Nogent-le-Rotrou et l'affaire de Limoux.
Si les généralistes sont les plus exposés, c'est aussi du fait du type d'agressions recensées, sensiblement les mêmes qu'en 2015. Concernant les motifs de violence, le reproche relatif à une prise en charge arrive en tête (31 %), devant le vol (18 %), le refus de prescription (17 %) ou le temps d'attente (10 %). On note un boom des agressions liées à la falsification de documents de type ordonnance ou certificat, passé de 3 à 10 % entre 2015 et 2016.
C'est aussi en ville que les agressions sont le plus souvent perpétrées. 75 % des agressions se sont déroulées dans le cadre d'un exercice de médecine de ville en 2016 (71 % en 2015), pour 10 % dans le cadre d'une activité en établissement de soins (en forte baisse par rapport à 2015 : 22 %). A noter que la Loire est le département le plus touché avec 2,5 % des médecins ayant déclaré une agression en 2016. En valeur absolue, ce sont les Bouches-du-Rhône qui arrivent en tête, avec 68 déclarations en 2016, un nombre en constante augmentation depuis 2014.
Pour le reste, l'agresseur est dans 51 % des cas le patient et dans 15 % des cas un accompagnant. Le plus souvent et dans 98 % des cas, l'agresseur n'utilise pas d'arme. Les agressions verbales et les menaces sont en effet le premier type d'incident, malgré une légère baisse (69 % en 2015 et 61 % en 2016). Ceci au profit des actes de vandalisme, qui sont passés de 8 à 10 %. Les vols (19 %) et les agressions physiques (7 %), eux, restent stables.
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique