L'augmentation de cinq euros du tarif de la consultation est-elle une demande « légitime » des médecins libéraux pour les Français ? La réponse est oui pour 64 % des personnes interrogées par l'institut de sondage Elabe pour Les Échos et l’Institut Montaigne*. Une majorité des Français estime donc que « les médecins doivent être mieux rémunérés pour leur travail ». Cette revendication est justifiée pour toutes les catégories socioprofessionnelles et tout type d'électorats, même si quelques écarts sont à noter.
Au niveau générationnel, les 65 ans et plus sont nettement favorables à cette augmentation (79 %) tandis que les 25-49 ans sont plutôt divisés sur la question (53 % sont favorables). Les cadres et professions intermédiaires sont également plus nombreux à approuver la demande (à 63 %) que la classe populaire plus partagée sur le sujet (50 % pour et 49 % contre). Les électeurs d’Emmanuel Macron sont les plus convaincus (76 %) devant ceux de Jean-Luc Mélenchon (68 %) et de Marine Le Pen (62 %). Les abstentionnistes sont plus divisés (56 % favorables).
Une majorité de Français opposée à la hausse de la franchise médicale
À quelques jours de la reprise des négociations conventionnelles entre les médecins libéraux et l'Assurance-maladie, ce résultat est salué par la CSMF. « La consultation de base à 30 euros est une évidence pour nos concitoyens », résume le Dr Franck Devulder, président de la centrale syndicale. Après l'échec des discussions en février, le règlement arbitral a acté une hausse de 1,50 euro depuis le 1er novembre (soit 26,50 euros pour un médecin généraliste). Une revalorisation jugée totalement insuffisante par l'ensemble de la profession.
Autre enseignement du sondage : les Français ne sont pas à un paradoxe près. S'ils sont d'accord pour augmenter le montant de la consultation, ils estiment à 63 % qu’il n'est pas acceptable que la franchise médicale (à leur charge) passe de 50 centimes à un euro.
Enfin, 47 % des Français déclarent avoir un accès compliqué, long ou partiel aux services (en se déplaçant ou par internet) leur permettant de bien se soigner (hôpital, généralistes et spécialistes de ville). 7 % déclarent n’avoir accès à aucun service de santé.
* Sondage réalisé du 30 au31 octobre 2023 auprès de 1001 personnes de plus de 18 ans
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