Ils forment l'élite financière de la fonction publique (tous corps confondus) : quelque 48 500 agents, soit 1 % des employés les mieux payés, gagnent en moyenne 7 850 euros nets mensuels, loin du privé mais avec des revenus qui peuvent s'envoler dans certaines catégories, a dévoilé jeudi l'Insee dans un rapport.
Le débat récurrent sur les plus hauts salaires des fonctionnaires s'est cristallisé ces derniers mois dans une demande populaire de justice sociale. Il s'est incarné dans le cas de Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public, qui a choisi de se retirer du débat national après qu'a émergé la question de son salaire, de quelque 15 000 euros bruts.
Fin janvier, « le Quotidien » s'était intéressé aux salaires des dirigeants des hautes autorités de santé.
Encore loin du privé
Dans son étude sur les plus hautes rémunérations dans la fonction publique, l'Institut national des statistiques révèle que ces 1 % d'agents publics (fonctionnaires, contractuels, vacataires, etc.) sont ceux qui gagnent, en 2016, plus de 6 410 euros net (en équivalent temps plein). Mais la rémunération moyenne de ce dernier centile, mathématiquement dopée par les salaires hors normes, est bien supérieure. « Leur rémunération moyenne atteint 7 850 euros, soit quatre fois plus que le salaire médian dans la fonction publique », relève l'Insee.
Si ces émoluments restent éloignés des standards du secteur privé – où le dernier centile perçoit plus de 8 280 euros nets par mois – les hauts salaires de la fonction publique recèlent de très grandes disparités.
Ainsi, les personnels des « corps et emplois à la décision du gouvernement » émargent en moyenne à 10 457 euros et font tous partie du sommet de la pyramide salariale. Pour les hauts fonctionnaires à l'étranger, la moyenne se situe même à 13 790 euros.
Disparité femmes/hommes
Dans l'ensemble, c'est le versant hospitalier de la fonction publique qui tire le mieux son épingle du jeu : le dernier 1 % y reçoit a minima 7 560 euros mensuels, contre 6 370 pour les salariés de l'État et 4 580 pour les employés territoriaux, parents pauvres de la fonction publique.
Distribution des plus hauts salaires nets mensuels en EQTP dans la fonction publique en 2016
Mais surtout, l'étude révèle que, dans le dernier centile des rémunérations, 26 260 emplois sont situés dans la fonction publique hospitalière (FPH), essentiellement dans les hôpitaux. Ces postes hospitaliers représentent 54 % des emplois du dernier centile, alors que la FPH rassemble seulement 22 % des effectifs de la fonction publique. Selon l'étude, les praticiens hospitaliers (au statut particulier) sont la locomotive de la fonction publique hospitalière en la matière puisque 34 % des PH gagnent plus de 6 410 euros.
Côté État, les mieux lotis sont majoritairement ceux évoluant dans les ministères et leurs services déconcentrés, tandis que chez les administrateurs généraux des finances publiques, la moyenne s'établit à 8 270 euros.
La fracture est aussi territoriale, puisqu'en dehors de Paris et de sa petite couronne, qui concentrent les administrations centrales, les revenus chutent.
Pour la première fois, s'esquisse le portrait-robot de cet « agent public d'élite » qui, selon cette étude, se révèle être un homme de plus de 55 ans, travaillant dans un service parisien ou étranger. La disparité femmes/hommes est criante pour ces niveaux de revenus. Les femmes, qui forment quasiment deux tiers du contingent de la fonction publique (63 %), sont « seulement 33 % dans le dernier centile ».
C.D. (avec AFP)
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