Fustigeant « une situation intenable » et le manque de moyens accordés à la médecine de ville pour prendre en charge les soins non programmés, la CSMF et le SML ont décidé de rejoindre le mouvement de grève des gardes le samedi matin initié par MG France il y a une semaine. Les deux syndicats appellent donc eux aussi à fermer les cabinets dès le vendredi soir. « Les médecins spécialisés en médecine générale rappellent que le samedi matin n’est pas inclus dans le dispositif de permanence de soins ambulatoires, et exigent que tout le samedi soit inclus dans le système de garde et rémunéré en tant que tel » demandent les syndicats.
Un mouvement reconductible
La CSMF et le SML exigent donc également une revalorisation de la prise en charge des soins non programmés relevant de la médecine de ville et ce pour toutes les spécialités. « Les médecins spécialistes ne tolèrent plus de ne pas être honorés pour toutes les gardes qu’ils font, dans toutes les spécialités, dans les cliniques dotées de services d’urgences. Cette iniquité doit cesser. Les médecins spécialistes exigent de pouvoir bénéficier des majorations d’urgence pour tous les actes effectués dans le contexte d’urgence », précise le communiqué commun. Sans réponse de la part du gouvernement, les syndicats appellent à la fermeture des cabinets à partir du samedi 21 décembre, reconductible tous les samedis.
Ces revendications interviennent alors que le député Thomas Mesnier et le Pr Pierre Carli, président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), ont rendu ce jeudi à la ministre de la Santé leurs orientations sur le nouveau dispositif de régulation, le Service d'accès aux soins (SAS). Un numéro unique d'appel est plébiscité par les auteurs de ce rapport, ce qui est loin de plaire aux représentants de libéraux. Ces derniers auraient préféré garder une régulation pour les soins non programmés en ville via le 116 117. « Ce choix n’est pas celui des médecins libéraux car il confond urgences médicales et demandes de soins non programmés, alors que deux appels sur trois ne sont pas des urgences médicales », précise MG France dans un communiqué.
Le SMG ne croit pas au Père Noël
Dans ce contexte de contestation, une voix dissonante s'est fait entendre, ce jeudi. Le Syndicat de la médecine générale (SMG) s'oppose en effet à cette grève et à ses « revendications corporatistes ».
« Le Père Noël ne sauvera pas la médecine générale, ironise l'organisation présidée par le Dr Guillaume Getz. La revalorisation des actes ne résoudra pas la crise de la médecine générale. Avec des revenus très confortables, les médecins n'ont pas besoin de plus d'argent, mais de meilleures conditions d'exercice. » Le syndicat cite notamment la nécessité d'une « meilleure répartition des médecins sur le territoire, d'un travail plus collectif et collaboratif avec les autres soignants et l'hôpital public pour assurer la permanence des soins » mais aussi sortir du paiement à l'acte et de la prime à la performance.
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