En pleine crise des urgences hospitalières, et alors que les libéraux sont régulièrement sommés de prendre leurs responsabilités, le Syndicat national des cardiologues (SNC) a décidé de s'engager pour faciliter dans chaque région une prise en charge des urgences cardiologiques rapide, « sous 48 heures ».
« Nous devons inciter nos confrères à aller dans ce sens face aux problèmes d'accès aux soins de la population, assume le Dr Jean-Pierre Binon, président du SNC. Lorsqu'un médecin généraliste nous sollicite pour un problème après une écoute cardiaque, il faut que nous puissions lui répondre rapidement. »
L'idée est d'ouvrir et de mettre à disposition – sur la base du volontariat – davantage de plages horaires dans les cabinets de cardiologie pour prendre en charge ces demandes de consultations rapides inopinées, sans attendre le déploiement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS, dont l'organisation des soins non programmés est aussi une des missions). « Ces regroupements ne vont pas se mettre en place tout de suite et on ne peut plus se permettre d'attendre que toutes les CPTS maillent le territoire », juge le Dr Binon. Ces plages horaires « soins non programmés » pourront être identifiées par le biais de l'agenda (en ligne ou non) du médecin, en accord avec le Centre 15 ou encore via le réseau de correspondants locaux.
Protocoliser
La prise en charge de ces urgences cardiologiques par les libéraux devra être mieux rémunérée, estime le SNC. Une majoration d'urgence de 15 euros (MCU) a certes été mise en place dans la convention pour les médecins correspondants en cas de prise en charge dans les 48 heures suivant l’adressage par le médecin traitant. « Sauf que celle-ci n'est pas cumulable avec la cotation d'un acte technique, explique le Dr Binon. Or s'il suspecte un problème cardiaque, le cardiologue va réaliser dans la plupart des cas une échographie de contrôle… Il faudra donc trouver autre chose. »
Le syndicat se dit prêt à protocoliser cette réponse cardiologique sous 48 heures avec les agences régionales de santé (ARS) et à rencontrer Agnès Buzyn « pour discuter des modalités de prise en charge ». Il souhaite aussi une meilleure coordination avec les établissements de santé publics et privés où les cardiologues libéraux participent largement aux gardes et astreintes.
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