Le Syndicat des médecins libéraux (SML) a consulté ses troupes* dans le cadre du grand débat national. L'appel a été entendu par 1 800 médecins, qui en ont profité pour donner libre cours à leur ressenti sur l'exercice de la médecine libérale au quotidien et sur les réformes à venir du système de santé.
En cours de négociations à l'assurance-maladie (CNAM), les assistants médicaux (lire ci-dessous) sont accueillis avec méfiance par 67 % des médecins. Au lieu d'un financement conventionnel, ce professionnel plaide pour « une rémunération suffisante, afin de donner de l'air à ceux employant du personnel, et de permettre aux autres de le faire ». « Ce n'est pas d'assistants "super-infirmières" dont nous aurions besoin, mais d'une aide pour embaucher une secrétaire, payer un comptable », enchérit un autre praticien.
Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ne convainquent pas plus les libéraux. 30 % n'en ont même jamais entendu parler. Quant à ceux qui connaissent cette mesure, ils ne sont que 27 % à vouloir y adhérer. « Pourquoi nous obliger à nous regrouper géographiquement, on peut tout à fait travailler en coordination avec internet ! », écrit l'un d'eux. Cet autre craint plus « de réunions, des contraintes ». « Pour ceux qui sont déjà groupés en association de fait, que nous apporterait le fait de passer à une structure plus grosse, donc plus impersonnelle ? », s'interroge-t-il.
Moins de redondances
Les médecins sont aussi inquiets pour leur retraite – alors que le gouvernement souhaite mettre en place un système universel. Les praticiens sondés demandent « une diminution des charges fiscales pour ceux qui sont en cumul emploi retraite » ou encore que « que les retraités actifs ne cotisent pas à 100 % pour une retraite qui ne permet pas une augmentation de leur rente ».
Ils appellent enfin à plus de simplicité dans leur exercice. Il faut « éviter les redondances administratives, créer des dossiers uniformisés pour les placements, les arrêts de travail », plaide l'un. Un autre réclame « la création d'un logiciel métier gratuit pour gérer le cabinet médical ». « Il faut arrêter de nous harceler avec de nouvelles normes tous les ans : accessibilité, défibrillateur. En vingt ans de cabinet, j'ai vu un seul patient venir en fauteuil », assure ce médecin.
* Consultation en ligne du 31 janvier au 22 février
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