Il y a près de quinze ans, leur publicité à la télévision pour les renseignements téléphoniques avec deux moustachus se déhanchant sur de l'aérobic avait marqué tous les esprits. Mardi 2 avril, 118 218 se lancera cette fois dans la prise de rendez-vous médicaux en ligne avec le site dispo.fr en fondant leur communication sur le même concept décalé.
À l’époque des renseignements téléphoniques, 20 % des demandes reçues par l'entreprise concernaient des recherches de médecins. D'où un positionnement un peu tardif sur le marché, monopolisé par le leader de la prise de rendez-vous Doctolib. Conscient de son retard, 118 218 propose donc une offre de lancement pour se différencier et appâter le médecin : pendant un an, la plateforme sera gratuite et sans engagement, pour ceux qui exercent dans un désert médical.
« Le taux d'équipement des médecins est élevé dans les grandes villes, 60 % à Paris selon la récente étude de l'URPS Ile-de-France, mais est beaucoup plus faible dans les zones plus rurales, d'où notre offre, qui comprend aussi une formation à l'utilisation de la plateforme », explique Thomas David, directeur général de 118 218.
Pour cibler les médecins, le dirigeant s'est fondé sur les chiffres de la démographie de l'Ordre des médecins et a choisi les 33 départements dont la démographie est inférieure de 40 % à la moyenne nationale.
2 000 utilisateurs fin 2019
Pour les autres praticiens, seuls les trois premiers mois seront gratuits. L'abonnement passe ensuite de 29,90 euros par mois. Un abonnement est également proposé avec Callmed, spécialisé dans le télésecrétariat, et Medaviz, société de téléconsultation, avec qui la plateforme a signé un partenariat.
Outre les fonctionnalités habituelles (motif de la consultation, rappel par notifications au médecin et au patient, gestion des rendez-vous non honorés…), une possibilité de créneau pour les soins non programmés est prévue, à la discrétion du médecin. « Un créneau pourra par exemple être ouvert le matin même pour prendre en charge les urgences de la journée », explique Stéphanie Stutz, responsable du développement chez 118 218. Côté protection des données du patient, le site est chez un hébergeur agréé de données de santé.
Une centaine de médecins de toutes spécialités mais aussi des sages-femmes et des masseurs-kinésithérapeutes utilisent la plateforme pendant plus d'un an. 118 218 espère trouver sa place dans la jungle des plateformes en jouant sur son image « rigolote ». « D'ici à la fin de l'année, nous espérons avoir 2 000 praticiens libéraux inscrits », indique Thomas David.
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