57% des voix, dès le premier tour ! Ironie de l’histoire, le Dr Eric Henry, nouveau président du SML, a fait samedi 13 décembre presque le même score que son confrère Roger Rua il y a deux ans... Ce faisant, il ravit donc la place de président à celui avec lequel il avait fait équipe depuis 2012 en qualité de secrétaire général. C’est dire donc que Eric Henry, 53 ans, généraliste installé à Auray, n’est pas un inconnu au Syndicat des Médecins Libéraux. Samedi, il est parvenu, non seulement à éliminer le sortant (26%), mais aussi à devancer une troisième candidate, Dominique Jeulin-Flamme (17%), chef de file du syndicat des médecins homéopathes et cadre de longue date au SML dont elle fut une des premières présidentes d’URPS. « Le syndicat est très stable. Et Roger Rua a été complimenté pour ses deux ans à la tête du syndicat. Mais le SML a préféré choisir l’efficacité et changer de dynamique, car nous avons d’autres objectifs désormais : casser cette loi de santé et se rapprocher des médecins de terrain pour leur montrer que l’on peut-être fier d’être médecin libéral. »
Comme l’intéressé le dit lui-même, l’élection d’Eric Henry ne devrait a priori par bouleverser la ligne du syndicat, cette stratégie depuis deux ans très critique vis-à-vis de la convention médicale, avec des distances assez nettes prises vis-à-vis de la CSMF. Ce positionnement, mais aussi le tempérament bouillant de ce quinqua généraliste, qui en font un partenaire un peu imprévisible, pourrait cependant inquiéter un peu dans les autres syndicats et notamment à la CSMF, qui a souvent fonctionné en tandem avec le SML…
D’autant qu’à un an de la date théorique des élections aux URPS, c’est à un battant que les cadres du SML ont voulu laisser les clés de la maison. Eric Henry – qui est aussi secrétaire général de l’URPS Bretagne- s’est montré particulièrement actif lors de la dernière campagne pour les élections professionnelles en 2010, raflant même 29% des suffrages dans le collège généraliste de Bretagne, devançant de beaucoup le bon score que le SML faisait en moyenne sur le plan national cette année-là. « C’est la seule région où le SML était arrivé premier dans ce collège », se souvient Eric Henry. « Ils savent que je sais mener des challenges », commente-t-il, à propos de la confiance que lui ont manifesté ses confrères du SML.
Il faut dire que l’inventeur du concept de « médecin volant » pour la PDS a souvent fait parler de lui sur le terrain, mettant un temps son dispositif en pratique à Belle-île-en-mer avant le coup d’arrêt de l’ARS. Il est aussi à l’origine de la FBI (Fédération bretonne interprofessionnelle de santé) qui monte des projets de santé publique à vocation interdisciplinaire et est la cheville ouvrière d’une maison de garde qui, dans le Morbihan, voit tourner 80 médecins.
Pour la petite histoire, on retiendra enfin que ce breton, libéral dans l’âme, sera le premier président du SML à être secteur 1… « Je suis un secteur 1, mais si le secteur 2 était rouvert, je foncerai dedans », lâche ce généraliste suractif, qui, s’il fait ses gardes en tant qu’effecteur et régulateur, fait aussi de la médecine particulière en nutrition.
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