Comme c'est déjà le cas en Saône-et-Loire, le département de la Dordogne envisage de créer un centre de santé départemental et de salarier des médecins généralistes. Des postes de médecins mobiles pour venir en aide ponctuellement aux praticiens du territoire font également partie du projet. Seulement voilà, l'investissement du département sur le champ de l'accès aux soins n'est pas du goût des médecins libéraux dordognais. Malgré les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien (la Dordogne est l'un des départements les plus touchés par la pénurie de médecins avec 2 médecins pour 1 000 habitants), les libéraux regrettent de ne pas avoir été consultés sur ce projet.
Le Dr Benoît Blanc (photo), généraliste à Bergerac et représentant la branche locale du SML, dénonce ces prises de décision unilatérales qu'il juge démagogiques. « La santé n'est plus de la compétence des collectivités territoriales depuis la loi santé 2006, qui a redonné la main aux ARS pour mettre en œuvre la politique de santé. Le département continue cependant à prendre des initiatives sans concertation », déplore-t-il. Selon lui, la question n'est pas d'opposer les « gentils libéraux » aux « méchants salariés » mais d'organiser l'offre de soins sur le territoire en impliquant tous les professionnels quel que soit leur mode d'exercice.
Encourager les initiatives déjà existantes
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Avant « d'éradiquer la médecine libérale », comme le craint le Dr Philippe Vermesch, président national du SML, il faut déjà « encourager les initiatives déjà en cours ». Le Dr Blanc cite notamment la création d'une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), l'accueil et la formation des externes ou encore le dynamisme des maîtres de stage universitaires (MSU). « Nous avons quasiment doublé leur nombre ces dernières années », argumente le généraliste. Pour lui, rien de mieux que de former des jeunes du coin pour les inciter à s'installer et à s'imprégner de la clientèle et du territoire.
« Il faut former des médecins de famille et non des médecins McDonald's parachutés en Dordogne, qui ne connaissent ni les gens ni le territoire et qui resteront six mois », estime le Dr Blanc. Et de conclure que le salariat est pertinent « lorsqu'il n'y a plus aucun médecin sur le territoire, mais pas lorsqu'il y a des libéraux qui se battent pour maintenir le nombre de généralistes. C'est ce que nous faisons à Bergerac. »
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