À peine réélue à la présidence de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS, gestionnaires), la Dr Hélène Colombani a déjà les yeux rivés sur les prochaines négociations conventionnelles qui se profilent avec l’Assurance-maladie. En effet, la nouvelle convention entre les centres de santé et la Cnam (accord national) est prévue pour être finalisée d’ici septembre 2025. Une première réunion de commission paritaire nationale (CPN) doit se tenir ce mois de novembre. Et la FNCS, emmenée par la généraliste directrice des centres de la santé de Nanterre (Hauts-de-Seine) confirmée dans son mandat, compte jeter tout son poids dans la bataille. Avec des forces neuves. Parmi celles-ci, le président du conseil départemental de Saône-et-Loire, André Accary, élu vice-président de la FNCS. Le député bourguignon (LR) est aujourd’hui une figure de proue des centres de santé, depuis son initiative lancée en 2017, pour répondre aux difficultés d’accès aux soins dans son département.
« Cette présence au sein de notre conseil d’administration est une première pour nous. Cela élargit notre visibilité et prouve que les centres de santé répondent aux besoins des populations dans les territoires », se réjouit la Dr Colombani. Qui entend bien s’appuyer sur le poids politique de ce nouvel allié pour – enfin – obtenir copie du dernier rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le modèle économique du secteur (subventions forfaitaires, part du paiement à l’acte, mix financier, gestion associative à but non lucratif, place du privé, rémunération des équipes, etc.). Pour mémoire, l’objectif de ce rapport, commandité par Agnès Firmin Le Bodo, était de garantir la pérennité budgétaire des quelque 2 900 centres de santé (dont 1 200 centres médicaux et polyvalents), où exercent environ 8 000 praticiens salariés.
Un an d’attente
La Fédération espère peser à tous les niveaux, que ce soit à l’occasion de son prochain rendez-vous avec la patronne de la direction générale de l’offre de soins (DGOS), Marie Daudé, ou en rencontre directe avec la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Geneviève Darrieussecq. Une demande en ce sens a été adressée aux services de l’avenue de Ségur.
Et la présidente de la FNCS de rappeler : « L’enjeu réside aujourd’hui dans la mise en œuvre en urgence de mesures visant à renforcer, développer et à soutenir l’offre des centres de santé existants, dans le cadre du plan de développement et de maintien des centres de santé annoncé par la ministre au congrès des centres de santé il y a un an. Les centres de santé sont prêts et seront au rendez-vous. À condition que leur financement soit enfin à la hauteur de leurs missions. »
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