La Conférence des évêques de France (CEF) s'est élevée mercredi contre la campagne d'information « IVG : mon corps, mon choix, mon droit » que vient de lancer le gouvernement en faveur du droit à l'avortement. "Le slogan de cette campagne souligne l’approche individualiste du drame de l’avortement. Le droit absolu accordé à la mère sur son corps justifierait ainsi celui de supprimer la vie naissante," regrette l’Eglise catholique. Et, alors que la campagne insiste sur la liberté basée sur l’information, la CEF déplore que "cette information fasse l’impasse sur la vie que porte une grossesse".
Dans le même sens, Mgr Michel Aupetit, évêque de Nanterre et membre du conseil famille et société de la CEF s’alarme que l’on "constate 220.000 avortements par an en France sans qu'il y ait la moindre régression. Il avait été question d'éducation des jeunes pour favoriser la diminution de ce chiffre, mais on ne voit rien arriver", a déploré auprès de l'AFP ce médecin qui exerça plusieurs années la médecine générale à Colombes (92). Le Dr Aupetit dénonce dans la campagne Touraine "une banalisation d'un acte qui n'est pas banal". "Or, enchaîne-t-il, l'avortement a beaucoup de conséquences psychologiques. Les femmes se plaignent, leur souffrance existe: où est-elle entendue ? Nous demandons un vrai travail d'accompagnement des personnes". "Aujourd'hui on fait comme si les parents n'étaient pas concernés par un acte aussi grave", regrette Mgr Aupetit.
La CEF note par ailleurs que cette campagne gouvernementale "intervient alors même que les débats de la loi Santé reprennent" au Sénat et "que des mesures inquiétantes vont être proposées", citant "la fin du délai obligatoire d'une semaine" avant IVG mais aussi une possible intégration du nombre d'IVG dans les contrats d'objectifs des ARS. "On risque de remettre en cause la question de l'objection de conscience des médecins, sages-femmes et infirmières pour répondre aux quotas", estime Mgr Aupetit.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique