Après la téléconsultation, les négociations conventionnelles se sont intéressées jeudi aux modalités de la télé-expertise. L'Assurance maladie a présenté ses orientations en la matière. Comme la téléconsultation, la télé-expertise sera disponible en premier lieu pour des patients en affection longue durée (ALD), en Ehpad, ou vivant en zone sous-dense et devra systématiquement passer par le médecin traitant ou un spécialiste correspondant. « Cela pose la question des patients qui n'ont pas de médecin traitant », s'interrogeait le patron du SML, le Dr Philippe Vermesch, à l'issue de la réunion.
La Cnam envisage deux niveaux de télé-expertise. La première, la "TLExp simple", correspond à un avis rapide à la lecture d'un document dans le cadre d'une situation clinique simple. La seconde, la "TLExp approfondie", demandant plus de temps. Elle nécessiterait l'étude d'une situation clinique difficile avec un malade fragile avec une éventuelle adaptation thérapeutique. Nicolas Revel souhaite limiter ces télé-expertises à deux par an et par patient. « Cela paraît compliqué pour certains suivis », estime le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
Quelle rémunération pour le requérant en télé-expertise ?
Concernant la rémunération, l'Assurance maladie n'a pas avancé de chiffres hier mais a évoqué plusieurs pistes : un paiement à l'acte lorsque la télé-expertise est ponctuelle ou un paiement forfaitaire pour le suivi d'un patient chronique. Elle ne prévoit cependant pas de rémunérer le médecin requérant (le plus souvent le généraliste) dans tous les cas, notamment pour les actes de télé-expertise simple. Les syndicats y tiennent pourtant. « Si on veut que la télé-expertise se développe, il faudra rémunérer le requérant », estime le Dr Jacques Battistoni, président de MG France.
La prochaine réunion de négociations du 28 février devrait être consacrée uniquement à la CSG, qui n'a pas pu être évoquée ce matin par manque de temps. On peut donc craindre que les négociations sur la télédecine s'étalent encore dans le calendrier des négos. Ce que regrette le Dr Jean-Hamon, président de la FMF : « Cela traîne, Nicolas Revel n'est visiblement pas près de lâcher un centime », déplore-t-il.
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