Alors que le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2021 ne prévoit d’allouer que 300 millions d’euros à la revalorisation des professionnels de santé libéraux, le patron de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le Dr Jean-Paul Ortiz, avait prévenu en fin de semaine dernière être prêt à rentrer « dans une période de conflit dur avec le gouvernement ».
C’est chose faite ce mercredi : la CSMF a annoncé qu’elle claquait la porte de la négociation conventionnelle visant à aboutir à un avenant sur la prise en charge des soins non programmés, le développement de la télémédecine et du numérique en santé. « Ça suffit, la coupe est pleine », lance le syndicat. La Conf' continuera en revanche de participer à la négociation interprofessionnelle sur l’exercice coordonné.
Absence de considération pour la ville
Contacté ce mercredi par Le Généraliste, le Dr Ortiz justifie cette décision (qui intervient à quelques mois des élections URPS, N.D.L.R.) par « l’absence complète de considération » du gouvernement à l’égard des soignants libéraux. « Le gouvernement doit prendre la mesure de ce qui est nécessaire pour la médecine de ville », clame-t-il. N’imaginant pas que le PLFSS, présenté en Conseil des ministres ce mercredi, puisse « bouger » sur ce point, le patron de la CSMF assure qu’il ne reviendra pas sur sa décision.
« S’il y a 300 millions d’euros pour les libéraux de santé, cela fait 150 millions pour les médecins : que voulez-vous qu’on fasse avec cela ? », s’agace-t-il. Selon le Dr Ortiz, deux milliards d’euros devraient être consacrés à la médecine de ville, dont la moitié pour les praticiens libéraux.
Pour la CSMF, les « négociations actuelles (…) sont devenues inutiles et marginales » étant donné que la prolongation de l’actuelle convention médicale, couplée au refus répété d’Olivier Véran d’augmenter la valeur de l’acte médical, repousse les espoirs de revalorisations au mieux à septembre 2023.
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