Réunis ce jeudi en négociations conventionnelles, les syndicats de médecins libéraux se sont aujourd'hui attaqués à quelques ajustements minimes de la convention. S'il n'y a pas eu d'avancées majeures pour le généraliste, les syndicats ont remis sur le tapis une demande unanime : la revalorisation des visites longues (VL) à 70 euros à l'ensemble des personnes dépendantes.
Les représentants de la profession souhaitent que ces visites, pour l'instant réservées aux patients porteurs de maladies neurodégénératives, soient élargies à tous les patients en incapacité de se déplacer. Il s'agit d'une revendication de longue date de MG France, rejoint récemment par le SML. « C'est une demande des professionnels mais surtout des patients qui ont besoin que le médecin traitant se déplace », martèle le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Le nombre de visite à domicile des généralistes a en effet été divisé par trois ces quinze dernières années pour atteindre 23,3 millions en 2016, selon des statistiques de la Cnam.
Visites longues peu cotées
Ces visites ne sont pas pour autant des visites longues. 43 000 VL ont été effectuées en 2016 selon le syndicat, soit moins de 0,2 % du total des visites. Si ce chiffre a augmenté en 2017 avec les revalos de la convention 2016 – la VL peut désormais être cotée trois fois par an et par patient en ALD et a été revalorisée de 10 euros –, ce n'est pas suffisant pour le président de la CSMF le Dr Jean-Paul Ortiz : « En 2017, les généralistes en ont fait 70 000, c'est encore trop peu utilisé et un assouplissement est nécessaire », explique-t-il. Le président de la FMF, le Dr Jean-Paul Hamon, défend lui aussi une réouverture de négociations sur le sujet. « Il est dommage que le périmètre des VL soit si restreint quand on se targue de vouloir faire de plus en plus de maintien à domicile », déplore-t-il.
Cette demande de revalorisation est donc prioritaire pour les syndicats, « plus encore que la télémédecine », estime le Dr Battistoni. Reste à savoir si ces revendications seront entendues par l'Assurance maladie. « On nous dit souvent qu'il n'y a pas d'enveloppe supplémentaire, mais quand on voit les économies qu'a faites la CNAM sur la baise conséquente du nombre de visites ces dernières années, le sujet méritait un coup de projecteur cet après-midi », complète Jacques Battistoni. L'élargissement de la VL est bien remonté aux oreilles du directeur de la CNAM Nicolas Revel. « Il l'a noté soigneusement sur son carnet mais je ne le vois pas pour autant ouvrir les cordons de la bourse », conclut le Dr Jean-Paul Hamon.
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