La semaine de Marisol Touraine s’est achevée par un marathon syndical. La ministre de la Santé recevait, ce vendredi, l’ensemble des syndicats de médecins libéraux, comme elle l’avait annoncé il y a quelques jours. Avant d’adresser une lettre de cadrage à l’Assurance maladie, Marisol Touraine souhaitait consulter les syndicats à propos des prochaines négociations conventionnelles. Les présidents de la CSMF, de MG France, de la FMF et du SML se sont ainsi succédés avenue de Ségur. Revalorisation du C, évolution de la ROSP, création de forfait, les sujets ne manquaient pas alors que les négociations devraient débuter dans deux mois. Aux yeux de Jean-Paul Ortiz, « la priorité, c’est la reconnaissance du métier de médecins ». Autrement dit, pour le chef de file de la Conf, cela implique une « revalorisation de l’acte de la consultation » et le passage du C à 30 euros. C’est également le montant que Jean-Paul Hamon appelle de ses vœux, auquel viendraient s’ajouter deux nouveaux forfaits. Sans eux, le président de la FMF considère que le C devrait être porté à « 35/40 euros ». Et d’assurer, expérience du passé à l’appui, qu’augmenter le prix de la consultation n’entraînera pas autant de dépenses que calculées ‘mécaniquement’ car il y aura « une baisse du nombre de consultations »… S’il refuse de « jouer au jeu des chiffres », Claude Leicher souligne toutefois que « 23 euros, c’est ridicule, 25 euros, c’est pas grand-chose ». Aussi, le président de MG France prétend « au chiffre le plus haut », étant entendu que la valeur d’ « une consultation de généraliste doit être au même niveau que les autres spécialités ». Pour sa part, Éric Henry a présenté à la ministre un nouveau système d’organisation du système de soins dans lequel certaines économies permettraient de fixer un C à 40 euros "pour les consultations longues, pour les personnes âgées" ou celles souffrant de polypathologies.
Cette rencontre a également permis aux syndicats de revenir sur la loi de Santé qui, après avoir été votée par l’Assemblée nationale en 2e lecture, doit être examinée par le Sénat, dans le courant du mois. Et le texte finalement voté avant la fin de l’année. En attendant, l’Assurance maladie et les complémentaires santé poursuivent leurs travaux sur la mise en œuvre technique du tiers payant, leur rapport étant attendu début 2016. Mais Claude Leicher reste dubitatif quant à la réussite des discussions sur la création d’un flux unique régime obligatoire/régime complémentaire. Ouvrant les paris, il croit savoir que le rapport « est déjà écrit sans élément de simplification ». Et le chef de file de MG d’aller jusqu’à parler d’un abandon du tiers payant car « le Président de la République et le Premier ministre ont pris un engagement » en faveur d’un tiers payant simple. Faute de quoi, il ne serait pas mis en place. On y serait presque pour Claude Leicher.
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