Voici quelques réflexions inspirées par le récent courrier du Dr Francès de Banyuls-sur-mer (66).
Après 35 ans de "libéral" dans le même cabinet de médecin généraliste, je me suis retrouvé médecin-co d'un centre municipal de santé dans un désert médical.
Les édiles n'imposent pas de choix dans les orientations médicales de l'exercice, ils veulent simplement donner à la population un accès aux soins. Il n'y a pas besoin d'y veiller. Ils ont d'autres chats à fouetter. Notre indépendance médicale est totale. Seule contrainte : équilibrer les budgets dans la mesure du possible.
Le ministère, les caisses, les syndicats ne sont-ils pas des empêcheurs de faire la médecine choisie ? Cet encadrement n'a plus rien de libéral. Les "libéraux" sont bercés d'illusions depuis 1975. Mes médecins viennent de différents horizons et ont des sensibilités différentes. De la polyvalence naît la discussion et l'émergence d'un exercice plus choisi.
Les médecins en centre de santé ne sont pas choisis par les édiles, nous prenons tous les médecins qui veulent venir dans nos déserts. Ils seraient plus nombreux si cet exercice était mieux connu.
Les actes en Centre de santé ne sont pas plus honorés que pour un libéral, donc pas d'accroissement du déficit des caisses. Pas de subventions particulières, nous sommes soumis comme les libéraux aux ROSP. Au lancement il peut y avoir un déficit comblé par les impôts locaux mais cela ne dure pas et ce n'est pas énorme.
La pratique de la médecine générale à 35 heures par semaine avec un environnement professionnel favorable (téléphone secrétariat, matériel, moins de paperasse) est plus valorisante que faire 70 heures par semaine pour espérer avoir un revenu décent.
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