« Le pire pour des patientes serait que le toucher vaginal devienne tabou, au point qu’il ne puisse plus être pratiqué. » Pour le Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF), il ne faudrait pas que la récente polémique sur les TR et TV pratiqués sans consentement en vienne à discréditer un geste essentiel à l’examen clinique gynécologique. Dans une mise au point, à destination tant du grand public que du corps médical, le CNGOF insiste sur les conditions dans lesquelles un TV peut être pratiqué. « Il ne peut y avoir d’examen clinique, quel qu’il soit sans le consentement de la patiente. Le toucher vaginal ne déroge pas à la règle », insiste le Collège, qui revient sur les nécessaires explications préalables à donner, sur l’indispensable consentement et sur les occasions au cours desquelles il peut être pratiqué, y compris sous anesthésie générale lors d’une intervention chirurgicale : « dans ce cas, le consentement n’est pas aussi implicite que chez la patiente éveillée. Il est donc nécessaire que l’information sur cet examen clinique soit donnée en même temps que les autres informations sur l’intervention,» indique le CNGOF, qui précise que le consentement à l’opération « vaut consentement à cet examen clinique préalable » et qu’il s’étend « à l’ensemble de l’équipe chirurgicale , le chirurgien, son aide en premier et même son aide en second (…) car ils adapteront mieux leurs gestes. »
Le communiqué du CNGOF consacre aussi des développements à la pratique du TV par des étudiants, y compris quand celle-ci est faite uniquement à des fins d’apprentissage : « il s’agit d’une pratique licite » souligne le CNGOF, mais « à partir du moment où elle est faite avec le consentement de la patiente et qu’elle n’est pas répétée de façon multipliée, » précise-t-il, recommandant de limiter dans cette circonstance le nombre d’étudiants accompagnant l’enseignant. Reste le cas si polémique du toucher sur une patiente endormie. Prudence et circonspection s’imposent alors : « Il ne doit y avoir d’apprentissage sans bénéfice clinique immédiat pour la patiente sous anesthésie générale, sauf –détaille le Collège- cas particulier ayant fait l’objet d’un consentement explicite de la part de la patiente qui sait préalablement qu’un enseignement va avoir lieu en cette occasion et y a librement consenti. » Et, pour être sûr de bien se faire comprendre, le CNGOF de préciser que de toute façon « cette situation doit rester exceptionnelle. »
Redoutant les effets des récentes accusations sur de supposés touchers pelviens sans consentement au CHU de Lyon, le CNGOF a donc choisi de prendre les devants : « la confiance des patientes en leur gynécologue ne doit pas en permanence être remise en cause par des campagnes qui mettent en avant des comportements déviants, » martèle-t-il. Sur le plan technique, le CNGOF prend aussi position, par exemple en écho aux directives de la ministre sur l’apprentissage par la simulation : « A chaque fois que cela est possible, et il faut que cela le soit de plus en plus fréquemment, l’apprentissage doit se faire d’abord sur mannequin, » abondent les obstétriciens du CNGOF. Mais pour le reste, ils s’inscrivent en faux contre tout autre procédé de substitution au TR : « Son remplacement par des examens d’imagerie plus coûteux serait l’inverse d’un progrès. L’imagerie médicale ne donne pas les mêmes renseignements que l’examen clinique. »
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