80% d'échec, beaucoup d'étudiants redoublants qui n'ont rien après deux ans de fac, un profil quasi uniforme des candidats reçus, peu d'isncrits à l'Ordre une fois diplômés... depuis quelques temps, des voix s'élèvent pour critiquer le numerus clausus en médecine. Les doyens de facultés de médecine, qui se sont réunis en fin de semaine dernière à Bobigny, souhaitent eux aussi changer les règles de sélection en première année des études médicales.
Le numerus clausus "est un échec", a estimé vendredi Jean-Pierre Vinel, président des doyens lors de leur 3e conférence, qui se tient tous les deux ans. "Le vrai problème, estimme-t-il, c'est la répartition des médecins, une fois formés, sur le territoire. Or le numerus clausus est inadapté pour résoudre cette difficulté", selon le doyen de la fac de Toulouse.
Les doyens d'université préconisent donc un assouplissement des règles, en décidant par exemple du numerus clausus d'une université en fonction de ses capacités de formation, notamment pratique. Une évolution qui aboutirait à former davantage de jeunes en région parisienne et au sud que dans d'autres villes, qui bénéficient pourtant aujourd'hui d'un numérus clausus supérieur, rapporté au nombre de candidats.
"On sait que les médecins circulent" et une partie d'entre eux doivent changer de région en fonction de leur rang de classement à l'internat, en fin de 6e année, note le Doyen Vinel, se disant, à titre personnel, favorable à l'affectation des jeunes diplômés dans des territoires désertés par les médecins, pendant quelques années.
Autre piste, diversifier les recrutements.Depuis un an, quelques facultés (dont celle de Bobigny, au nord-est de Paris) autorisent des étudiants en licence ou master, scientifiques ou autres, à entrer directement en 2e année de médecine, après examen de leurs notes, entretien et un enseignement de complément. A terme, la fac de Bobigny souhaite réserver 30% de son numérus clausus aux étudiants hors PACES, a indiqué son doyen Jean-Luc Dumas.
Et puis, pour éviter qu'une partie des jeunes perdent leur temps en PACES, depuis quelques années, un premier examen, en décembre ou janvier, permet de réorienter sans attendre la fin de l'année les jeunes les plus mal classés. Mais il est trop tardif, selon les doyens, qui plaident pour une épreuve dès octobre,
Côté contenu, les doyens suggèrent une orientation moins scientifique et plus généraliste, afin que la réorientation des "collés" soit plus aisée.
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