La température monte au sein des rangs d’étudiants et d’internes de médecine depuis l’adoption à l’Assemblée nationale, la semaine dernière, de l’article 1 de la proposition de loi (PPL) Garot qui prévoit d’instaurer une régulation à l’installation des médecins libéraux. Depuis cette nouvelle, qui a secoué toute la profession, les syndicats d’étudiants et d’internes sont en ordre de marche pour empêcher que cette mesure ne soit définitivement adoptée par l’Assemblée nationale, à la reprise des débats, le 6 mai.
Une grève en préparation
Réunions avec les syndicats de médecins seniors, échanges avec les députés, communiqués de presse communs… Les jeunes médecins affûtent leurs armes et intensifient leurs actions face à la menace qui plane sur la profession. Dans ce contexte, tous les moyens sont bons pour tenter de convaincre que la coercition n’est pas la solution, tout en cherchant à gagner la bataille d’opinion qui se joue actuellement dans les couloirs de l’Assemblée.
Lors de leur assemblée générale, qui s’est tenue dimanche, l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) a voté à l’unanimité le principe d’une grève. « Les modalités sont encore à préciser mais on y va, c’est acté. Une chose est sûre, c’est que ça bouillonne », confie Killian L'helgouarc'h, à la tête de l’organisation syndicale.
Du côté des internes de médecine générale, la colère est aussi palpable. « Nous sentons nos adhérents très remontés et surtout écœurés de la manière dont s’est passé le vote la semaine dernière : seulement 240 députés étaient présents [sur 577] au moment où l’article a été adopté, c’est inadmissible », s’indigne Bastien Bailleul, président de l’Isnar-IMG. Les jeunes omnipraticiens devraient décider à leur tour, à l’occasion d’un conseil d’administration distanciel d’urgence organisé lundi soir, de leur participation ou non à la mobilisation. Mais cela ne devrait être qu’une formalité, anticipe déjà son président. « La dernière fois que nous nous sommes réunis pour parler de la proposition de loi Garot avant que l’article 1 ne soit voté à l’Assemblée nationale, le principe d’une grève avait été voté à 100 % », confie-t-il, serein.
Marquer les esprits
Dans le même temps, une réunion avec l’ensemble des syndicats de médecins, seniors comme juniors, est également programmée lundi dans la soirée. Un « mouvement de grande ampleur », dont les modalités d’actions restent là encore à définir, pourrait être décidé à cette occasion. Cette mobilisation pourrait prendre la forme d’une grève accompagnée d’une manifestation nationale. L’objectif est clair : frapper fort et marquer les esprits avant le vote du 6 mai.
Plus unie que jamais, la profession – des doyens aux médecins libéraux, en passant par les praticiens hospitaliers de l’INPH – a affiné, ces dernières semaines, ses meilleurs arguments pour éviter de voir s’implanter la coercition sur le territoire. L’assistanat territorial, l’accompagnement individualisé, les aides aux logements ou encore le guichet unique sont plus que jamais plébiscités par les professionnels pour faire barrage.
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