C'est un appel au secours lancé par les internes ! Dans un communiqué relayé sur Twitter, le SRP-IMG et le SIHP, des syndicats d'internes en médecine, interpellent le directeur de l'offre de soins de l'ARS d'Île-de-France « sur la situation préoccupante » des étudiants en stage aux urgences adultes du CHU du Kremlin-Bicêtre (AP-HP).
Dans le document, également envoyé en copie au président de la Conférence des Doyens d'Île-de-France, au chef des urgences du CHU du Kremlin-Bicêtre et à sa directrice, les signataires alertent :
« Depuis plusieurs semaines, nous recevons des alertes concernant le niveau insuffisant d'encadrement des internes sur ce terrain de stage, son organisation anarchique (absence de localisation précise des patients dans le service, examens cliniques dans les couloirs, absence de confidentialité dans les entretiens, absence de coordination entre les soignants responsables de délais majeurs de prises en charge, etc.) et le manque de matériel ».
Situation catastrophique aux urgences de @Hopital_Bicetre, les internes disent STOP!
— Léonard Corti (@LeonardCorti) July 1, 2021
Pour vous comme pour nous, le @SIHParis et le @SRPIMG demandent à ce que les internes soient retirés de ce service dans lequel les conditions de formation et de soins sont très inquiétantes. pic.twitter.com/K1jTYSBOHM
Mise en danger des patients et des internes
Plus préoccupant encore, les témoignages recueillis par les syndicats auprès des internes révèlent un « sentiment d'insécurité voire de mise en danger des patients lors des prises en charge ».
Des conditions de travail qui, selon les deux syndicats, occasionnent un « stress disproportionné » pour les internes :
« (Ils) doivent endosser des contraintes organisationnelles excessives, (...) doivent faire face seuls à des situations humaines parfois tragiques (...) », déplore ainsi le communiqué.
Et ça ne s'arrête pas là selon les représentants d'internes qui dénoncent des « conditions déplorables de repos » dans certaines chambres de garde.
Les syndicats rappellent d'ailleurs que « les conditions d'hébergement en chambre de garde doivent respecter certains critères qualitatifs précisés par la circulaire DH/PM 1 n°99-657 du 30 novembre 1999 relative à la situation des internes (...) ».
Demande de retrait de l'agrément de stage
Faisant le triste constat que de telles conditions de travail « mettent en péril tant la formation de ces jeunes médecins que leur santé », les deux syndicats d'internes réclament que soit inscrite à l'ordre du jour de la prochaine commission « la réévaluation de l'agrément de ce terrain de stage en vue de discuter de son retrait ».
Dans l'attente de la réévaluation de son agrément, ils demandent également au directeur de l'offre de soins de l'ARS de procéder « au titre de l'urgence (...) à la clôture de la liste de garde active des internes » de ce service.
En mai dernier, les syndicats avaient déjà signalé la dangerosité de ce terrain de stage, le SRP-IMG avait déposé une première demande de suspension de son agrément.
Fin mai, deux mois après la tenue d'une conférence sur les risques psycho-sociaux des étudiants en médecine, un plan d'actions destiné à prévenir les violences et les maltraitances chez les internes a été signé et adopté par l'ensemble des parties prenantes (gouvernement, doyens, chefs d'établissement).
Il rend possible le retrait de l'agrément au terrain de stage en cas de violence avérée ou de non-respect disproportionné du temps de travail.
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