« Depuis des années, le terme “désert médical” revient sans cesse lorsqu’il s’agit de santé. À force de répétitions, il finit par figer certaines images : celles de territoires à l’écart des dynamiques de soin, comme si rien ne s’y passait ». Or, pour la quarantaine de médecins signant cette tribune intitulée « Fleurir le désert », ce n’est plus le cas de leur département de la Manche. « Ici, nous ne sommes pas isolés. Pour nous, la Manche, c’est tout sauf un désert : cadre de vie privilégié, dynamique économique, culture ou encore solidarité », développent les jeunes praticiens aux spécialités et modes et lieux d’exercice variés.
Ils sont appuyés dans leur démarche par l’agence d'attractivité du département, Attitude Manche, qui aide les soignants à s'installer à la faveur de mesures d’accompagnement (école, crèche, emploi pour le conjoint, logement).
215 internes accueillis par semestre
Ici, le compagnonnage médical tourne à plein régime : 48 % des médecins généralistes sont maîtres de stage universitaire (MSU) et, chaque semestre, 215 internes sont accueillis en moyenne, soit une hausse de 4,3 % par an entre 2020 et 2024. L’agence d'attractivité rapporte que 93 % de ces juniors recommandent leur stage dans la Manche et plus de 70 % déclarent avoir changé positivement leur regard sur ce territoire, qui abrite des communes telles qu’Avranches, Saint-Lô, Granville, Ducey-les-Chéris, Coutances ou encore Carentan-les-Marais.
Et ces initiatives locales ont porté leurs fruits : entre 2022 et 2024, elles ont permis d’avoir « plus d’installations de jeunes médecins généralistes que de départ à la retraite », se félicitent les signataires.
Mais tout n’est pas parfait, concèdent les jeunes praticiens. « Oui, dans la Manche comme sur l’ensemble du territoire national, les tensions du système de santé existent, et les difficultés d’accès aux soins sont réelles. Ici, nous voyons aussi autre chose : un territoire à taille humaine, où les liens entre soignants, institutions et patients sont forts. »
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