Avec la crise sanitaire qui n’en finit pas et la fermeture des universités, la situation des étudiants français est de plus en plus préoccupante et depuis plusieurs semaines ils tentent d’alerter les pouvoirs publics sur sa gravité. Les étudiants en médecine ne font évidemment pas exception et l’actualité est tristement venue le rappeler la semaine dernière avec le suicide d’une étudiante en première année de médecine à La Sorbonne.
Dans ce contexte, lors de sa conférence de presse ce mercredi, le président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, le Pr Patrice Diot a déclaré qu’il faisait de ce sujet « la priorité des priorités ». « Les signaux sont préoccupants sur l’équilibre de la santé des étudiants. Ils sont isolés socialement, au niveau familial, ils vivent parfois dans des conditions précaires. Des drames sont déjà survenus, ça commence à craquer, ils ont besoin de se retrouver », souligne le Pr Diot, ajoutant que l’inquiétude est particulièrement grande pour les premières années qui ont à peine pu découvrir l’université et qui ne peuvent pas être suivis en stage comme des étudiants d’autres années.
La semaine dernière, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a annoncé la réouverture partielle des universités pour les étudiants de L1. Et la circulaire a été reçue hier par les établissements. « Nous avions peur qu’on nous limite en nombre d'étudiants mais en fait ce sera une jauge par rapport aux capacités d’accueil dans les salles. Pour les études de médecine c’est mieux car nous avons des grosses promotions », explique le Pr Diot. Selon les facultés, les premières années pourront donc par exemple se retrouver en présentiel dans des cours de 80 à 100 étudiants dans des amphithéâtres prévus de 450 à 600 places, détaille le président des doyens. « Nous demanderons aussi aux professeurs de terminer les cours un peu plus tôt afin de garder un temps d’échange avec les étudiants à la fin », ajoute-t-il.
Créer des "baromètres de vie"
Au-delà de la réouverture pour les premières années, la mobilisation des universités pour les étudiants repose autour d’un triptyque : sensibiliser à la situation, alerter, et accompagner à travers les commissions d’accompagnements qui se réunissent dès qu’elles identifient un problème. Le Pr Patrice Diot a également annoncé qu’à partir de début février, le Centre national d’appui (CNA), créé pour améliorer la qualité de vie des étudiants en santé, sera doté d’un numéro vert. Vendredi dernier, le ministère de l’Enseignement supérieur avait également annoncé que des chèques de « soutien psychologique » allaient être mis en place pour permettre aux étudiants de consulter des psychologues libéraux. Jean Castex a également confirmé le recrutement de 80 psychologues dans les Crous. « Cela peut sembler être une goutte d’eau mais ce n’est quand même pas rien », estime le Pr Diot.
La question des risques psychosociaux pour les étudiants en médecine ne datant pas de la crise sanitaire, le président des doyens s’interroge aussi sur l’opportunité de créer un « baromètre de vie » dans les facultés. « Nous avons besoin d’éléments objectifs pour connaître l’ampleur d’une situation dans une université. Il y a certainement des indicateurs que l’on peut observer et remonter pour mesurer le moral des étudiants et nous permettre d’objectiver la réalité », analyse-t-il. Et pour éviter les drames comme celui survenu la semaine dernière, où le décès de l’étudiante de la Sorbonne est survenu à la suite des résultats du premier semestre, le Pr Diot évoque l’idée de réfléchir à la mise en place d’un « accompagnement de l’annonce des résultats ».
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